Sujet : Re: Ukraine
De : pc (at) *nospam* ue.com (P Cormoran)
Groupes : fr.soc.politiqueDate : 14. May 2025, 18:30:51
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Canta Galet a pensé très fort :
Le 14/05/2025 à 14:10, P Cormoran a écrit :
Je ne nie pas que notre système ait ses verrous, ses angles morts, ses dérives oligarchiques. Mais entre la critique nécessaire et le rejet global, il y a une différence de nature. Parce que l’histoire nous a aussi montré que l’obsession de "briser le système" au nom du peuple a souvent accouché d’autres formes de domination, parfois bien pires.
Je ne crois ni au Grand Soir salvateur, ni à la perfection libérale. Je crois à l’espace — limité mais réel — que permet une démocratie pour contester, réformer, résister, sans passer par le chaos. Ce n’est pas glorieux, ce n’est pas pur, mais c’est vivable. Et c’est peut-être ça, la vraie ligne de front aujourd’hui : entre ceux qui veulent améliorer, et ceux qui veulent tout renverser, quitte à ne rien maîtriser de ce qui vient après.
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Le problème c'est que ceux qui font mine de railler ce système n'ont rien de mieux à proposer.
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Tous ls systèmes connaissent des crises.
C'est même indispensable leur survie.
Je suis assez d’accord avec vous sur un point essentiel : tous les systèmes traversent des crises, et c’est même souvent dans la crise qu’ils se réajustent, qu’ils corrigent leurs excès, ou qu’ils se réinventent. La stabilité absolue, en politique comme en biologie, n’existe pas.
Mais là où j’émets une réserve, c’est sur cette idée que les critiques "n'ont rien de mieux à proposer". C’est vrai pour certains — ceux qui s’indignent sans fin, qui dénoncent tout sans jamais construire. Mais il existe aussi, dans la société civile, dans certains mouvements politiques, dans le monde universitaire ou associatif, des propositions concrètes, argumentées, parfois même expérimentées localement. Ce n’est pas qu’il n’y a rien, c’est que souvent, ce qui est sérieux n’est ni spectaculaire, ni facile à vendre.
Et surtout, je ne crois pas qu’il faille forcément tout réinventer pour avoir voix au chapitre. On peut vouloir améliorer un système sans en proposer un autre clé en main. La critique peut être un levier d’ajustement, pas seulement une posture de rupture.
Donc oui, les crises peuvent être utiles — à condition qu’on s’en serve pour réformer, pas pour tout balayer au nom d’une pureté théorique introuvable. Et oui, il y a des gens qui proposent, qui expérimentent, qui agissent — mais souvent loin des caméras ou des slogans faciles.