Re: Voile dans l’espace public

Lebref a présenté l'énoncé suivant :

P Cormoran :
>

Lebref :

P Cormoran :
 

Oui, la situation à Gaza est tragique, insoutenable, et elle
mérite une condamnation claire, des actions diplomatiques fortes,
et une pression constante sur nos dirigeants — que je ne défends
pas aveuglément, loin de là.

 Ne condamnez pas trop vite Netanyahou car la lutte, toute en
nuances, des armées sionistes contre les immondes terroristes
islamistes, vise manifestement à émanciper les femmes musulmanes.  Le Hamas s'est-il prononcé contre le port du voile aux filles de
moins de quinze ans ?  Il est important de savoir si l'entrisme des Frères Musulmans ne
fait pas également des ravages à Gaza.

 Votre ironie ne cache pas grand-chose : elle sert surtout à éviter
de répondre au fond. Ce que fait Netanyahou à Gaza est une tragédie
humaine, pas un programme d’émancipation. Et non, massacrer des
civils n’a jamais libéré qui que ce soit — ni les femmes, ni les
enfants.  Quant au Hamas, oui, c’est un pouvoir religieux autoritaire,
sexiste, oppressif. Et justement : ce n’est pas parce qu’on
condamne Israël qu’on va se mettre à défendre le Hamas — sauf à
confondre opposition politique et abdication morale.  Le problème, c’est que vous semblez incapable de tenir deux pensées
à la fois : qu’on peut critiquer une politique coloniale et refuser
les dérives islamistes ; qu’on peut dénoncer les bombardements et
s’inquiéter du sort des fillettes sous emprise. C’est ça, penser
librement, et ça vaut mieux que le sarcasme lâche.

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Cette histoire de fillettes est cousue de fil blanc.
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Il faut critiquer les musulmans, comme les chrétiens et les juifs,
pour l'intolérance et la bêtise de leurs religions respectives, sur
tous les plans, les prescriptions alimentaires comme vestimentaires,
ainsi que, surtout et principalement, leur soutien inconditionnel aux
pouvoirs bourgeois ici et ailleurs.
>
Mais vous ne faites de subtils distinguos que pour vous attaquer à
l'islam et promouvoir un soutien discret mais limpide au massacre en
cours à Gaza par les fous de dieu sionistes, ces colonisateurs
européens au coeur du monde arabe.

Ce que vous appelez "histoire de fillettes cousue de fil blanc", c’est le quotidien de milliers d’enfants à qui l’on impose très tôt des rôles, des codes, des injonctions sexistes sous prétexte religieux. Vous pouvez balayer ça d’un revers cynique, mais ce n’est ni anodin ni inventé.
Oui, les religions ont produit leur lot d’oppression, toutes confondues. Mais curieusement, vous ne vous en souciez que quand cela permet d’accuser les "bourgeois", les "juifs", ou l’Occident. Là encore, vous ne répondez pas : vous instrumentalisez un drame (Gaza) pour éviter de parler d’un autre (l’assignation des filles à la soumission).
Il est parfaitement possible — et même nécessaire — de dénoncer à la fois la colonisation, les massacres de civils, les fondamentalismes religieux, et les injustices sociales. Ce n’est pas une contradiction. C’est la condition de toute pensée un peu cohérente.
Mais visiblement, pour vous, tout est bon pour défendre un camp contre l’autre, même si ça revient à sacrifier la lucidité, la nuance, et la protection des plus vulnérables. Et ça, non, ce n’est pas un combat politique. C’est du tribalisme déguisé en vertu.