Sujet : Re: Fin de vie
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Groupes : fr.soc.politiqueDate : 25. May 2025, 18:56:07
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Le 25/05/2025 à 19:39, K-hole a écrit :
Le 25/05/2025 à 19:17, Beep Beep a écrit :
Le 24/05/2025 à 20:47, K-hole a écrit :
La mère d'un ami était dans ce cas, phase terminale, douleur insupportable malgré la morphine. Elle a demandé la sédation profonde. Elle a dit adieu à ses proches, elle s'est endormie et elle est partie sans souffrance. Je ne vois pas trop ce que l'aide active à mourir apporte de plus que la sédation profonde.
1) Citation sur la déshydratation et l’inanition (2019, relayée sur le site de l’ADMD) :
"La sédation profonde et continue consiste à arrêter tout soin, dont l’alimentation et l’hydratation."
Frédérique Gauthier, déléguée de l’ADMD dans la Marne, dans une interview à France Bleu Champagne-Ardenne, soulignant que cette pratique entraîne une mort par déshydratation et dénutrition, jugée problématique par l’association.
2) Critique explicite de la SPCMD comme entraînant une mort par déshydratation (2020, site ADMD) :
"La sédation reste un moyen hypocrite et long de hâter la mort : 9 jours pour Vincent Lambert qui était pourtant déjà terriblement diminué. Il s’agit toujours de condamner le patient à mourir de faim (dénutrition) et de soif (déshydratation) et, dans certains cas, d’étouffement ; la mort intervenant très souvent par insuffisance rénale.
ADMD, citant Régis Aubry, ancien président de l’Observatoire national de la fin de vie, dans un communiqué publié le 12 février 2020, en réponse aux recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) sur la SPCMD à domicile.
3) Témoignage sur les problèmes physiologiques de la SPCMD (2024, Santé Magazine) :
"Dans un premier temps, le malade est dénutri. Puis, il est déshydraté partiellement. Ensuite, le patient est sédaté jusqu’à l’endormissement. Cela pose problème car le malade ne va pas décéder à cause de la maladie pour laquelle il a fait le choix de la sédation. Au contraire, c’est le peu d’hydratation combiné à la sédation qui va empoisonner les reins et développer une insuffisance rénale pour finir par entraîner une décompensation cardiaque et provoquer la mort."
Philippe Lohéac, délégué général de l’ADMD, dans une interview à Santé Magazine le 24 septembre 2024, à propos du cas de Loïc Résibois.
4) Critique générale de la SPCMD (2020, site ADMD) :
"L’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité rappelle le droit de toute personne en fin de vie à bénéficier de cette sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès, conformément au code de la santé publique ; même si elle dénonce cette sédation comme une pratique douloureuse et hypocrite."
Communiqué de l’ADMD publié le 20 octobre 2020, soulignant leur opposition à la SPCMD en raison de son caractère prolongé et de ses conséquences, comme la déshydratation.
5) Publication de 2025 soulignant les limites de la SPCMD :
"Actuellement, en France, la loi Claeys-Leonetti de 2016 qui permet la sédation dite terminale, est méconnue de nombre de soignants et insuffisamment et parfois mal appliquée et je peux en témoigner : des sédations qui ne disent pas leur nom, des sédations qui se passent mal, qui durent parfois plusieurs semaines..."
Extrait d’un article de l’ADMD publié le 24 mai 2025, critiquant la mise en œuvre de la SPCMD et ses effets prolongés, incluant implicitement la déshydratation comme cause de décès.
Oui, c'est une polémique bien connue, mais ces arguments sur la "souffrance" occasionnée par la déshydratation qui accompagne par la SDCMD (sédation profonde et continue maintenue jusqu'au décès) ont été réfutés par la SFAP (Société française d'accompagnement et de soins palliatifs) avec des arguments tout aussi valables :
https://sfap.org/actualite/en-fin-de-vie-laisse-les-patients-mourir-de-faim-et-de-soif
Pour les profanes que nous sommes, il est difficile de savoir où est la vérité. Tout ce que je sais, par mon expérience personnelle, c'est que la personne mise sous sédation profonde que j'ai connue (la mère d'un ami) ne semblait pas souffrir et s'est éteinte au bout de quelques jours.
Je ne suis pas complètement opposé à cette proposition d'"aide à mourir", mais selon moi, la priorité des priorités aurait dû être de donner à tous les Français l'accès aux soins palliatifs. Or, il y a au moins une vingtaine de départements métropolitains qui n'ont aucune offre de soins palliatifs.
Les personnes âgées et malades qui vivent dans ces déserts médicaux n'auront d'autre choix que le suicide assisté, puisqu'elles ne bénéficieront pas des soins palliatifs. Cela crée une inégalité de fait qui est insupportable. La logique aurait voulu que l'on mette en place les soins palliatifs pour tous (ce qui demandera du temps et de l'argent, étant donné le retard de la France dans ce domaine), et ensuite seulement, comme une cerise sur le gâteau, qu'on élargisse l'offre de service en ajoutant l'option "suicide assisté" pour ceux qui le souhaitent.
Nous sommes d'accord, il faut commencer par doter tous les départements de soins palliatifs, en sachant que l'un ne remplace pas l'autre...