Re: Mélenchon vs Bardella

Le 29/05/2025, ?Stéphane a supposé :

Un conflit contre la Russie est d'autant plus probable que cette fois- ci Poutine a avec lui les pays des BRICS qui représentent 45% de la population mondiale.
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Si conflit il y a, ce sera une guerre intense au début vu la capacité de destruction des armes modernes et ne devrait pas durer 5 ans comme en 1939.
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Les pays occidentaux sont très endettés et un bref conflit de haute intensité leur permettraient de remettre les compteurs à zéro.

 La théorie du "conflit utile pour remettre les compteurs à zéro" est non seulement cynique, mais aussi historiquement douteuse. Les guerres modernes, même courtes, ne règlent pas les dettes — elles les aggravent. Regardez le coût de la guerre en Ukraine, même sans implication directe de l’OTAN : ce sont des dizaines de milliards dépensés, une inflation galopante, des chaînes d’approvisionnement désorganisées. C’est tout sauf une aubaine comptable.
 Quant aux BRICS, ils sont loin d’être un bloc soudé. Inde et Chine sont en rivalité ouverte, le Brésil ne soutient pas les aventures militaires russes, et l'Afrique du Sud, comme d'autres, joue surtout l’ambiguïté diplomatique. Compter les habitants n’est pas une stratégie militaire.

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Le cynisme des états lorsqu'il y a des intérêts économiques n'est plus à prouver. Les guerres de conquêtes ou coloniales lorsqu'elles ont été gagnées ont fourni au pays qui les a déclenchés des retombés économiques énormes dépassant de loin le coût de la guerre.
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Je n'ai pas vu de la part des membres des BRICS un enthousiasme débordant pour soutenir l'Ukraine.

Il est vrai que les États ont souvent été cyniques, et que des guerres coloniales ou impérialistes ont, par le passé, généré des retombées économiques pour les vainqueurs. Mais croire que ce modèle est transposable au XXIe siècle relève du fantasme historique. Les puissances actuelles ne se battent plus pour piller des colonies mal armées. Elles s’affrontent avec des armes hypersoniques, des cyberattaques, une interdépendance économique mondiale… et des arsenaux nucléaires en arrière-plan.
Quant aux BRICS, vous avez raison : aucun n’a montré un "enthousiasme" pour soutenir l’Ukraine — mais ce n’est pas la même chose que de soutenir activement la Russie. La plupart jouent sur l’ambivalence, défendent leurs intérêts propres, mais ne forment en aucun cas un front uni derrière Poutine. Ce serait une erreur stratégique de croire qu’ils agiraient en bloc dans un conflit mondial.
Le cynisme des États existe. Mais l’aveuglement stratégique existe aussi — et il coûte bien plus cher que ce que les va-t-en-guerre imaginent.