Sujet : Re: Aide humanitaire à Gaza
De : juste (at) *nospam* le.bref (Lebref)
Groupes : fr.soc.politiqueDate : 12. Jun 2025, 16:51:36
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yoyo :
Mais non voyons cette fondation n'est pas hallal vu qu'elle est
faite par les méchants Israéliens et leurs alliés américains...
Malgré la faim, mieux vaut parfois savoir rester prudent :
<citation>
À Auschwitz, quelques autres adolescents juifs et tziganes avaient
réussi, comme moi, à passer les premiers tris. Mais leur présence
embarrasse le commandement. Ils ne servent à rien. L'hiver 1944 était
particulièrement dur, la température glaciale, la nourriture plus
réduite que jamais. Soudain, un avis est lancé à travers les
baraquements. Les adolescents doivent se présenter pour recevoir une
ration supplémentaire composée de lait et de pain blanc, deux denrées
dont les déportés avaient depuis longtemps oublié le goût, l'aspect
et même jusqu'à l'existence. Quelques enfants faméliques s'approchent
lentement, prudemment, du lieu de la distribution. Chacun d'eux
reçoit la ration promise. Le soir même, l'appel est répété. Le jour
suivant, les adolescents se présentent un peu plus nombreux. Ne
viennent encore que ceux qui n'ont plus la force d'être méfiants. Ils
repartent en emportant, éblouis, le précieux liquide. Bientôt, une
fièvre d'optimisme se répand.
Chacun admet qu'il s'agit bien d'un geste humanitaire pour sauver ceux
qui sont les plus vulnérables. La majorité des jeunes prisonniers
s'abandonne à une crédulité insensée. Quelqu'un “haut placé à Berlin”
a sans doute été indigné par les conditions d'existence dans le camp,
peut-être après l'intervention de la Croix-Rouge suisse. Et sans
doute aura-t-il donné l'ordre de traiter les jeunes de façon plus
humaine. Je commence à me dire qu'il est stupide au fond de rester
muré dans ma méfiance. Il est maintenant démontré qu'il n'y a plus de
risques. Pourtant, j'hésite encore...
De nouveau, l'heure ponctuelle du rendez-vous, les enfants arrivent
leur quart à la main. Tous s'apprêtent à se mettre tranquillement en
rang, comme d'ordinaire. Soudain, des coups de sifflets, des SS, des
camions, tous sont encerclés, évacués – tous livrés aux médecins
d'Auschwitz ou immédiatement aux chambres à gaz.
</citation>
https://shs.cairn.info/revue-revue-d-histoire-de-la-shoah1-1997-2-page-164?lang=fr