Sujet : Le chaos organisé de la Serbie. Diana Johnstone.
De : abibou (at) *nospam* glups.con (abibou)
Groupes : fr.soc.politiqueDate : 19. Jun 2025, 10:45:44
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La Serbie est un petit pays qui était autrefois un favori des puissances alliées occidentales comme la France et la Grande-Bretagne pour sa résistance héroïque aux invasions autrichiennes et allemandes au cours de deux guerres mondiales.
Ils l’aimaient tellement qu’en redessinant les frontières européennes à Versailles en 1918, ils l’ont élargie au Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes qui est devenu plus tard la Yougoslavie.
Certains dirigeants serbes à l’époque estimaient que c’était trop, mais à l’époque, les dirigeants croates et slovènes étaient heureux de quitter l’Empire austro-hongrois et de rejoindre le camp des vainqueurs.
Tout cela a changé brusquement dans les années 90. L’Allemagne venait d’être réunifiée et a commencé à abandonner sa modeste politique étrangère de l’après Seconde Guerre mondiale. Avec le soutien et les encouragements allemands, les républiques (États) yougoslaves de Slovénie et de Croatie ont déclaré leur indépendance, avec l’intention de rejoindre le club des riches : l’Union européenne.
Ce changement a permis aux deux États yougoslaves les plus riches de cesser de payer des fonds de développement pour les régions les plus pauvres comme le Kosovo et de recevoir des fonds de développement de l’UE. La crise de la dette des années 1970 avait tendu les relations entre les républiques.
Mais selon les sécessionnistes, leur seule motivation était d’échapper au « nationalisme serbe ». Le défunt Otto von Habsburg, membre influent du Parlement européen, a été un grand défenseur de cette idée. En tant qu’héritier du trône de l’Empire austro-hongrois, démantelé à la suite de la Première Guerre mondiale, il avait naturellement une dent contre la Serbie.
Alors que la désintégration yougoslave devenait confuse et violente, les médias et les gouvernements occidentaux ont repris avec enthousiasme la ligne des Habsbourg, non pas en tant que telle, mais en tant que défense des valeurs occidentales et de l’autodétermination.
Les médias occidentaux ont fait porter toute la responsabilité aux Serbes, évoquant l’inévitable analogie avec Hitler pour décrire le dirigeant serbe assiégé, Slobodan Milosevic, comme un « dictateur » et pour comparer ses efforts infructueux pour maintenir l’unité de la Yougoslavie à l’invasion massive du reste de l’Europe par le Troisième Reich.
La « petite Serbie héroïque » a été transformée en paria du monde occidental.
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