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Le Sat, 24 Aug 2024 06:22:31 -0000 (UTC), Père Sonnes a écrit :
>Le vendredi 23 août 2024 à 22:59 , Thomas Alexandre, S'est exprimé :>
Le sujet perçoit (je perçois) et "je" perçoit (entre autres) qu'il est.
La formule originale de Descartes est "je doute de tout mais je ne peux
pas douter que j'existe - ie: je doute donc je suis" (méditations
métaphysique).
ce n'est pas plutôt : Je pense donc je suis ?
>
```
Je suppose donc que toutes les choses que je vois sont fausses ; je me
persuade que rien n’a jamais été de tout ce que ma mémoire remplie de
mensonges me représente ; je pense n’avoir aucuns sens ; je crois que le
corps, la figure, l’étendue, le mouvement et le lieu ne sont que des
fictions de mon esprit. Qu’est-ce donc qui pourra être estimé véritable ?
Peut-être rien autre chose, sinon qu’il n’y a rien au monde de certain.
>
Mais que sais-je s’il n’y a point quelque autre chose différente de celles
que je viens de juger incertaines, de laquelle on ne puisse avoir le
moindre doute ? N’y a-t-il point quelque Dieu, ou quelque autre puissance,
qui me met en esprit ces pensées ? Cela n’est pas nécessaire ; car peut-
être que je suis capable de les produire de moi-même. Moi donc à tout le
moins ne suis-je point quelque chose ? Mais j’ai déjà nié que j’eusse aucun
sens ni aucun corps : j’hésite néanmoins, car que s’ensuit-il de là ? Suis-
je tellement dépendant du corps et des sens que je ne puisse être sans
eux ? Mais je me suis persuadé qu’il n’y avoit rien du tout dans le monde,
qu’il n’y avoit aucun ciel, aucune terre, aucuns esprits, ni aucuns corps :
ne me suis-je donc pas aussi persuadé que je n’étois point ? Tant s’en
faut ; j’étois sans doute, si je me suis persuadé ou seulement si j’ai
pensé quelque chose. Mais il y a un je ne sais quel trompeur très puissant
et très rusé, qui emploie toute son industrie à me tromper toujours. Il n’y
a donc point de doute que je suis, s’il me trompe ; et qu’il me trompe tant
qu’il voudra, il ne saura jamais faire que je ne sois rien, tant que je
penserai être quelque chose. De sorte qu’après y avoir bien pensé, et avoir
soigneusement examiné toutes choses, enfin il faut conclure et tenir pour
constant que cette proposition, je suis, j’existe, est nécessairement
vraie, toutes les fois que je la prononce ou que je la conçois en mon
esprit.
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https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9ditations_m%C3%A9taphysiques/
M%C3%A9ditation_seconde
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