Le Tue, 17 Oct 2023 11:26:45 +0200, PaulAubrin a écrit :
Le 16/10/2023 à 16:01, Thomas Alexandre a écrit :
Le Mon, 16 Oct 2023 10:07:02 +0200, PaulAubrin a écrit :
Il ne faut tenir pour vrai que ce qui est validé par des observations.
C'est même le fondement de la méthode scientifique.
Non, c'est beaucoup plus subtil que ça :
<https://www.youtube.com/watch?v=_Jww2ym-d5w&t=385s>
La loi de la chute des corps d'Aristote est conforme à l'observation,
pourtant elle est fausse (auto-contradictoire).
La loi de la chute des corps de Galilée n'est pas conforme à
l'observation¹, pourtant elle est vraie.
La validation par les observations n'en reste pas moins indispensable
pour qu'un résultat soit "scientifique".
Pas du tout : la loi de la chute des corps d'Aristote *est* conforme à
l'observation.
Une observation ne valide, à strictement parler, rien. Sinon à ce compte là
la loi d'Aristote est vraie.
Karl Popper en parle bien mieux que moi :
```
Pour Popper, le problème fondamental en philosophie des sciences est donc
celui de la démarcation : c'est la question de la distinction entre ce qui
relève de la science et ce qui relève de la métaphysique, sachant que pour
Popper, le bon critère de démarcation doit permettre de distinguer deux
types d'énoncés : scientifiques et métaphysiques. (D'où, par exemple, son
opposition aux thèses du Cercle de Vienne, lesquelles proposaient
d'éliminer complètement la métaphysique, « à tous les stades de
l'élaboration de la science », alors que Popper défendait l'idée que toute
science nécessite, à ses débuts, dans ses engagements ontologiques, des
énoncés métaphysiques, lesquels doivent être, soit éliminés «
progressivement », soit transformés en énoncés testables).
Pour comprendre ce problème, il s'interroge d'abord sur la place de
l'induction dans la découverte scientifique : d'après la théorie de
l'induction telle qu'il la comprend, toutes les sciences15 sont basées sur
l'observation du monde. Comme cette observation est par nature partielle,
la seule approche possible consiste à tirer des lois générales de ces
observations (remarquons que c'est l'approche générale et fondamentale de
tout organisme vivant qui apprend de son milieu). Si cette démarche permet
d'avancer, elle ne garantit pas la justesse des conclusions. Pour Popper,
il faut donc prendre au sérieux l'analyse de Hume qui montre l'invalidité
fréquente de l'induction.
Plutôt que de parler de « vérification » d'une hypothèse, Popper parlera de
« corroboration », c'est-à-dire d'un test ou d'une séries de tests
indépendants mais inscrits dans une tradition de recherche qu'une théorie
aurait passée avec succès et dont la logique consiste toujours à tenter de
mettre en échec pour en révéler les potentialités descriptives,
explicatives et prédictives. Même par un grand nombre de tests jugés
concluants, la corroboration ne permet pas de conclure à la « vérité
» (certaine) d'une hypothèse générale (laquelle serait supposée soi-disant
"vérifiée" pour toutes les observations "jusqu'à la fin des temps") ou même
à sa grande probabilité.
```
https://fr.wikipedia.org/wiki/Karl_Popper#Le_probl%C3%A8me_de_la_d%C3%A9marcation
-- "Ce qu'il faut au fond pour obtenir une espèce de paix avec les hommes,(...) c'est leur permettre en toutes circonstances, de s'étaler, de sevautrer parmi les vantardises niaises. Il n'y a pas de vanitéintelligente. C'est un instinct." - Céline