Re: Types de chauffage (was: Re: Les médias sont obsédés par la canicule)

Le 03/08/2022 à 10:46, Marc SCHAEFER a écrit :

Topinambour <artichoke@jerusalem.invalid> wrote:

Typiquement suisse: prendre des mots allemands et les traduire
littéralement, alors que le terme existe déjà en langue française. :-D

 Oui, je ne peux donc que vous recommander un tout petit peu d'ouverture
d'esprit, et de traiter les choses, de préférence, sur le fond que sur la
forme.
 Pour revenir au thème du chauffage électrique en Suisse, j'ai trouvé
curieux les chiffres présentés, donc je me suis renseigné à une source
fédérale:
 https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/construction-logement/batiments/domaine-energetique.html
 En résumé: environ 90% des bâtiments à usage d'habitation ont un
chauffage central (propre). 4% utilisent un chauffage à distance. 6%
environ ont un autre système de chauffage (p.ex. chauffage par pièce).
 En 2017, le mazout (fioul en France?) correspondait à 61% du
chauffage, 9% le gaz, 11% l'électricité, 16% le bois, 2% les pompes à
chaleur (*). Le solaire thermique est très peu développé, ce qui est
dommage, et le chauffage à distance ne fait que 1.2% donc inutile de
détailler la source d'énergie (parfois nucléaire, parfois incinération
de déchets, parfois bois renouvelable, etc).
 Pour l'eau chaude -- la statistique différencie chauffage de production
d'eau chaude -- là, par contre, le tableau est différent: 42% mazout,
8% gaz, 42% électricité, 5% bois.  Rappelons qu'en Suisse en général, la
production d'eau chaude se fait pendant la nuit dans de grands "boilers"
isolés, en utilisant du courant électrique jusqu'ici bon marché produit
inutilement par les centrales nucléaires durant la nuit: ce concept va
évidemment évoluer avec la sortie du nucléaire programmée d'ici 2050.
 Donc, au moins en Suisse, pour une transition énergétique réussie, il
faudrait d'abord s'intéresser à l'isolation des bâtiments, et à mettre
en place des chauffages collectifs (des chauffages à distance, de
préférence en énergie renouvelable), voire de cogénération (cela semble
assez populaire en Allemagne [1]).
 Reste ensuite l'épineuse question du transport, qui est également à
réformer dans l'optique d'une transition énergétique, mais c'est un
autre sujet.
 (*) dont souvent environ un tiers de l'énergie apportée est électrique,
     le reste provient de l'environnement, consulter:
     https://fr.wikipedia.org/wiki/Coefficient_de_performance
[1] https://www.bmwk.de/Redaktion/FR/Artikel/Energie/cogeneration.html
     (voir la mention des `réseaux de chaleur')

Stats intéressantes. On voit généralement que le gaz vient remplacer le fioul (ce que vous appelez mazout chez vous).
Même l'usage de bois tend à diminuer.
Contrairement à ce que vous pensez et à ce que dit l'article, l'emploi de l'électricité augmente réellement. Suffit en fait d'ajouter "électricité" et "pompe à chaleur" pour s'en convaincre.
Léger développement des réseaux de chaleur, oui, mais l'article ne dit à quelle énergie fonctionnent les centrales de chauffage. probablement une part importante en biomasse, mais il y a de grandes chances que le gaz soit aussi très utilisé. De la chaleur fatales d'industries locales probablement, ce qui parait l'option la plus intelligente.
  À Strasbourg, on a plusieurs réseaux de chaleur, Certains tournent encore au fioul je crois, mais l'objectif est de passer à la biomasse (rafles de mais pour le Wacken, déjà en oeuvre aujourd'hui, et la chaufferie au gaz de la piscine qui est connectée  apporte aussi un appoint au réseau). Une part d'incinération de déchets au sud. Feu les ambitions d'exploitation de chaleur résiduelle de géothermie grande profondeur depuis l'échec de Fonroche. Actuellement une connection transfrontalière est en cours, pour récupérer la chaleur fatale de l'aciérie de Kehl.
Cet article déjà ancien datant de 2016 évoque une partie de mes propos.
https://www.rue89strasbourg.com/reseaux-de-chaleur-strasbourg-biomasse-112676