Marc SCHAEFER <
schaefer@alphanet.ch> wrote:
Longeville <lngv@invalid.org> wrote:
un siècle si la demande n'augmente pas.."
En cherchant le contraire de ce que j'avais trouvé, les meilleures
estimation parlent de 250 ans, mais cela vient de pro-nucléaires, et en
plus "si la demande n'augmente pas".
Etant donné que la production d'énergie électrique est très minoritaire
par rapport à l'énergie totale (chauffage + transport + électrique), et
que l'énergie nucléaire actuellement est très minoritaire dans
l'électrique, je n'ai pas calculé le rapport nécessaire pour remplacer
l'ensemble du fossile par l'électrique, disons un facteur 8 jusqu'à
preuve du contraire, donc les 250 ans (max!) deviennent à peu près le
temps de réellement construire une nouvelle centrale nucléaire,
semble-t-il.
Je modère un peu ce que j'ai écrit un peu vite: vis-à-vis des réserves
prouvées et du coût non négligeable d'extraction du combustible, du
temps nécessaire à construire de nouvelles centrales, le nucléaire, à
mon avis, du moins dans sa variante actuelle de filière uranium, semble
avoir un potentiel très faible, au mieux une énergie de transition dans
la production d'énergie électrique dans les prochaines 50 années.
Après, tout se discute, mais je rappelle que le chiffre de 250 ans est
celui des pro-nucléaires, sans augmentation de la part du nucléaire.
Certains pro-nucléaires ont l'espoir que de nouvelles technologies d'ici
50 ans pourront alors nous permettre de transitionner (exemple: fusion
nucléaire, ou filière thorium), voire même brûler les déchets accumulés.
C'est un pari, à mon avis, fort risqué.
Avec les technologies réellement disponibles aujourd'hui, il semblerait
qu'investir dans la réduction de la consommation, dans la cogénération,
dans le stockage d'énergie et dans la production renouvelable est plus
certain.
En plus, cela aurait l'avantage de ne pas générer plus encore de déchets
nucléaires, d'éviter les rejets de CO2 liés à la technologie nucléaire
(extraction, retraitement, accidents), et la dépendance à des pays pas
forcément très stables où se trouve l'uranium en quantite.
Ceci était le sens de mon article.
Après, vous en faites ce que vous voulez.
PS: je ne suis pas pro-nucléaire, mais je ne suis pas anti-nucléaire non
plus: typiquement pour la Suisse, je pense que plutôt qu'un moratoire
pendant 20 ans puis une sortie du nucléaire, on aurait mieux fait
il y a 30 ans de prévoir la construction d'une ou deux grosses
centrales modernes et de remplacer les 5 vieilles de manière plus
efficace et dans le même temps d'apprendre comment démanteler (*).
Pendant 20 ans, les opérateurs n'ont rien fait pour sortir du
nucléaire car ils avaient l'espoir après le moratoire de
construire une ou deux centrales (projet déposé en 2008, puis
retiré car plus aucun opérateur n'a eu confiance dans le nucléaire
après 2011 -- le plus gros a même tenté de vendre pour quasi rien
ses centrales à EDF, qui n'en a pas voulu). Ces 30 ans auraient
pu aussi être utilisés pour développer des alternatives (thorium p.ex.).
En résumé, le nucléaire, comme le gaz ou le pétrole bon marchés,
semblent être des freins à changer de paradigme, et aujourd'hui on le
constate amèrement.
(*) heureusement depuis 2 ans, on a commencé le démantèlement d'une
des centrales, donc on aura d'ici 20 à 30 ans l'idée réelle
du coût de la procédure.