Re: Sur la trace des changements dans le développement de la végétation

Le 12/04/2023 à 13:00, Marc SCHAEFER a écrit :

On a pu par exemple constater un début du printemps de 4 à 10 jours plus
tôt, avec par exemple les noisetiers en avance de 12 jours.  Une des
explications est l'augmentation de température moyenne en Suisse
(évaluée à 1.4 degrés entre les deux périodes de référence). Certains
arbres sont mieux > protégés contre les gelées tardives.

Il est fréquent de confondre la météo et le climat. Ce matin encore, France-Info se plaignait que les pluies de mars n'avaient été supérieures à la moyenne que sur les trois-quart de la France, comme si les pluies devaient tomber de façon uniforme dans le temps et dans l'espace. La météo, a un comportement chaotique à toutes les échelles de temps et de l'espace. Il est déjà remarquable d'être capable de faire des prévisions à 10-12 jours qui ne soient pas trop fausses.
Quelques événements météo remarquables du XVIe siècle :
https://premium.weatherweb.net/weather-in-history-1300-to-1399-ad/
Exemple :
Été 1324 : Sécheresse en été (Londres/Sud). Peut-être le début d'une dizaine d'années d'étés chauds et souvent secs [Comme noté dans 'Weather', mai 2014, Pribyl].
  1384 : Il s'agit probablement d'une sécheresse majeure, du moins pour les régions situées au sud-est de la Grande-Bretagne : il a été rapporté que les cours d'eau et les sources se sont asséchés et que "les puits les plus profonds" se sont également effondrés. L'épisode de sécheresse est noté comme ayant duré jusqu'au début du mois de septembre (la référence indique le 8 septembre pour l'OS). [Chronique de Westminster 1381-1394 (Hector & Harvey, 1982)
Le grand refroidissement vers la fin de la renaissance (quand le vin gelait dans le verre du roi à Versailles) n'a pas empêché certains étés d'être torrides.
https://premium.weatherweb.net/weather-in-history-1650-to-1699-ad/
  1651-1654 Quatre beaux étés successifs (c'est-à-dire souvent secs et chauds), mais celui de 1651 semble n'avoir été "beau" que dans toute l'Angleterre ; l'Écosse, en revanche, est spécifiquement incluse pour les autres années dans les différentes chroniques. L'année 1651, en particulier dans l'ensemble de l'Angleterre (uniquement ?), a été notée comme sèche avec un été "brûlant" - une "grande" sécheresse avec une chaleur excessive. Le Kent est spécifiquement mentionné (influence continentale). Il se peut que seule la moitié sud de la Grande-Bretagne ait été aussi favorisée, car on note qu'en Écosse, cette année (1651) a été soumise à une "plus grande disette" que l'année précédente. En 1652, l'été a été marqué par une "sécheresse extraordinaire" dans toute l'Écosse, avec des températures élevées et peu de pluie, ce qui a eu un impact important sur la production agricole, tant en bien qu'en mal ; en Angleterre, la récolte de 1652 a été bonne, en particulier pour les fruits. L'été 1653 a également été décrit comme un été de "grande sécheresse et de chaleur excessive" dans toute l'Angleterre. D'octobre 1653 au 21 mars 1654 (c'est-à-dire pendant la quasi-totalité de la "moitié hivernale" de l'année), le temps a été apparemment clément, doux et sec ; on l'a comparé à un "second été". En Écosse, la longue période hivernale 1653-1654 a été particulièrement sèche, ce qui aurait bien sûr été un désastre pour les cultures d'automne/hiver. L'été 1654 a été "sec et brûlant". Bien que la sécheresse ait eu un impact sur certaines cultures arables (et sur les animaux de ferme en fonction de leur alimentation), d'autres secteurs agricoles, tels que les producteurs de fruits, ont connu une récolte exceptionnelle au cours de l'année 1654. À Édimbourg et dans le Fife, le manque d'eau est important (les puits s'assèchent), et les problèmes sont moindres dans l'ouest.
Chronologie des événements météo anciens (1411 pages)
http://www.breadandbutterscience.com/Weather.pdf