Re: Mozart et sa K448 sur le cerveau

"Gerald" <voir_le_reply_to@car_ici.invalid> a écrit dans le message de news: sov4uv$1i4v$1@news.gegeweb.eu...

Le 9 décembre 2021 à 21:29, Bebert a écrit :
>
>

lorsque je dis "intello" je n'ai ni mépris ni admiration, je me place en
jouisseur très physique, la musique de Bach me lasse comme un met industriel
qui ne change pas d'un iota son goût.

>
Mon père était de ton avis ! :-o
Et je comprends tout à fait ce que tu décris : faute des "codes"
permettant de "comprendre" les différences, ça te semble uniforme. Ce
serait pareil pour tu théâtre Kabuki japonais note bien ! Tu trouverais
aussi que c'est "tout pareil".
>
Je témoigne juste qu'il n'en est rien : le contrepoint est, au
contraire, la forme la plus aboutie de la diversité en musique
(s'agissant de l'architecture des notes). Mais ça ne t'oblige en rien.
>

Je suis bien d'accord que la connaissance augmente la concentration
"involontaire" de l'écoute, mais pas le plaisir.
Je n'ai pas cette connaissance pour apprécier l'écriture et j'en reste à mes
oreilles et à mon "coffre".

>
J'apporte un témoignage sur ce point : à quinze ans, ma culture "jazz"
était bloquée sur le middle-jazz (Eroll Garner, le MJQ) s'étendant un
peu vers un bebop "sage" (Peterson, Gillespie...). Mes premières
auditions de Coltrane ont été catastrophiques (faut dire que dans les
années 60 c'était tout neuf !), je trouvais ça "difficile", sans but,
fouillis, et comme toi : "tout pareil".
>
Aujourd'hui je m'en régale. Et ce n'est pas une compréhension
"livresque" qui est intervenue, mais une imprégnation progressive, via
laquelle mon cerveau s'est mis à accepter comme consonnantes des
harmonies que je supportais mal autrefois.
>
Quand je parle de "connaissance", ça se place en réalité dans un
contexte *d'étude*. Et bien que pouvant être poursuivie en solo,
celle-ci est souvent beaucoup plus efficace quand elle est accompagnée
par quelqu'un qui sait (un "maître" ?).
>
À la base de tout ça il y aurait la *curiosité*, qu'on a ou pas pour tel
ou tel domaine. Dans celui de la musique dite "classique" (sujet discuté
ici), LE bouquin essentiel qui ouvre un maximum de portes est, selon
moi, le Traité d'Harmonie d'Arnold Schoenberg. C'est du lourd, mais quel
régal ! Ma prescription : une demi-page par jour, pas plus, à digérer
len-te-ment.
>
Sans aucune obligation.
>
-- Gerald

Je suis d'accord pour l'acquisition des codes. C'est ce qui différencie l'universitaire du "planquin" moyen.
Et pour tous les arts il en est ainsi.
Ceci dit, sans me sous-estimer, je pense que j'ai un peu de mal à faire ce "travail".
Il existe une telle offre musicale que passer à coté de quelques musiciens "majeurs" ne me paraît pas dangereux.
Il est vrai que l'écriture de "forts en maths" est plus aboutie dans la complexité et plus virtuose, mais d'autres sont plus des poètes et leur "folie" m'attire, leur inspiration est plus instinctive mais tellement émouvante.
C'est aussi pour cela que je me délecte d'opéra  Avec un bémol, pour les mises en scène trop "explicatives" qui ne prennent pas en compte l'intelligence du spectateur et la maîtrise du compositeur.
Je vais essayer de trouver ce livre de Schoenberg en prêt pour voir si je suis capable d'accrocher.
Bonne soirée.