Glazounov

Bonsoir le forum,

Glazounov n'est sans doute pas un compositeur très estimé, et Vladimir
Fedoseyev pas un chef de premier ordre. Mais, mazette ! L'intégrale des
symphonies du premier par le second est une sorte de miracle. Années 80,
orchestre de la RTV de Moscou, cuivres rêches, prise de son très dure
(loin de ce qui sera fait avec Svetlanov quelques années plus tard), oui,
mais un allant, un enthousiasme, un art du discours, qui font sonner ces
pages comme autant de petits joyaux, frémissants d'urgence.

D'accord, peut-être pas les deux premières symphonies (quoique Liszt, dit-
on, admirait la première, sans doute parce qu'elle avait été écrite par un
jeune homme très prometteur). Mais les suivantes, si souvent décevantes
quand elles sont dirigées par des chefs moins impliqués, prennent ici un
relief particulier. Je pense surtout aux symphonies 3-6 : l'orchestre est
ici poussé à ses limites, dans une fièvre qui donne aux Finales une
exubérance jubilatoire.

Goléa, je crois, disait de Glazounov que c'était un Tchaïkovski de
pacotille (ou quelque chose d’approchant). Peut-être. Mais je ne connais
pas de passage de Tchaïkovski où la lancinante trille des bois prélude
avec tant d'à-propos à une apothéose exacerbée, comme le fait entendre
Fedoseyev dans la coda de la 5e de Glazounov (clarinette, à 5 mn 42
secondes).

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Alain CF