Sujet : Re: Bonnes vacances avec en prime une belle photo de jolies filles en maillot de bain
De : ghost-raider (at) *nospam* compuserve.com (Ghost-Raider)
Groupes : fr.rec.photoDate : 28. Jul 2023, 16:45:53
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Le 28/07/2023 à 12:55, efji a écrit :
Le 27/07/2023 à 19:57, Ghost-Raider a écrit :
Hé ! Je ne dis pas que les salaires sont suffisants en France et qu'ils
ne doivent pas être augmentés !
J'explique pourquoi il y a encore des gens qui veulent être prof en
France, ou prêtre.
Il n'y a plus personne qui veut devenir prof en France (je ne parle pas
du supérieur où l'attrait est encore très fort malgré les salaires et
les conditions qui se dégradent). Pour les profs des écoles et les profs
du secondaire c'est une véritable catastrophe, en particulier dans les
matières scientifiques. Depuis des années le capes de math ne recrute
que 2/3 des postes ouverts, et encore en mettant la barre de plus en
plus bas chaque année. La cause première est bien entendu le salaire,
mais il y a aussi la mastérisation qui a fait beaucoup de mal, et le
public (enfants et leurs parents) de plus en plus difficile.
Il faut être très très motivé pour vouloir être prof de math dans un
collège de banlieue quand on a un master de math.
Effet de bord de la mastérisation, qui était prévisible sauf des
énarques: ne se présentent plus au concours de prof des écoles que des
candidats ayant fait un master plus ou moins "littéraire" en tout cas
"non scientifique". Parmi cette population, une proportion non
négligeable a contracté dans sa jeunesse une véritable phobie des
mathématiques et des sciences en général, et donc effectue le peu
d'enseignement scientifique qui reste en primaire de façon "peu motivée"
donc peu motivante pour les élèves, et ça se transmet au collège.
D'accord. J'ignorais les dégâts qu'a produit la masterisation.
Évidemment, les salaires bas ne peuvent pas attirer beaucoup de bons éléments et la reproduction du phénomène conduit à un affaiblissement constant.
Mais j'ajouterais un très timide bémol à cela.
Certains enseignants, même dans le primaire ou le secondaire, restent attirés par ce métier, certes pas formidablement payé, car il permet une meilleure vie de famille.
Ainsi ma belle-sœur (exemple familial, je m'en excuse mais il est évocateur), titulaire d'un DEA de droit et employée pendant plusieurs années dans un cabinet juridique dont les clients étaient des sociétés, a choisi de devenir institutrice (ou professeur des écoles, je ne connais pas les titres exacts). Après l'IUFM, où elle a appris par cœur plein de notions considérées par elle comme inutilement théoriques, elle est passée d'un emploi du temps très lourd, aux journées très longues, soumis à des délais impératifs, en relation avec des clients pas toujours faciles, à un emploi du temps bien plus léger, avec des vacances longues et fréquentes et dans lequel elle bénéficie d'une certaine autorité sur la plupart des parents.
Ma mère était institutrice et j'admirais le respect que lui portaient des "dames" plus jeunes rencontrées dans la rue, qui lui parlaient avec respect bien qu'elle les tutoyât avec une certaine autorité. C'étaient ses anciennes élèves qui lui devaient d'avoir réussi leur certificat d'études primaire. L'instituteur était alors une personnalité.
La mauvaise qualité des enseignants ne date pas d'hier, master ou pas.
En 1ère Techniques et Mathématiques, nous avions un excellent prof de maths, très intelligent et pédagogue. J'avais de bonnes notes
En terminale TM, nous avons hérité d'un vietnamien à l'accent difficilement compréhensible et qui se mettait en colère dès que nous ne comprenions pas. J'avais de mauvaises notes.
Cette situation de faibles salaires promeut paradoxalement une contre-évolution néfaste à la parité homme-femme.
Si une femme, mariée et mère de famille, peut supporter un salaire assez médiocre au total mais pas si médiocre que cela rapporté au temps de travail effectif, un homme aura bien plus de mal à nourrir sa famille. La féminisation de ce métier n'est pas près de finir.
La solution ? je l'ignore mais un bon salaire ne peut qu'attirer de bons éléments.
En ce qui concerne les conséquences délétères de l'ENA, cette école que le monde entier nous enviait et qui a fini par être supprimée, elle sont bien connues. Et j'irai plus loin. Dans ma carrière, j'ai côtoyé des énarques et la différence de comportement était nette entre ceux qui étaient entrés par le concours externe et qui étalaient leur morgue et ceux qui étaient plus modestement entrés par le concours interne. Le formatage de cette école, qui aurait dû être supprimée bien plus tôt, était tel que ma fille (oui, encore elle !), entrée en prépa ENA après Sciences Po, en est partie après seulement quelque semaines pour aller à l'EHESS. L'ENA, c'était la négation de la pensée.
Bon, il faut une petite photo quand même, voyons voir....
Tiens, une école américaine :
https://www.cjoint.com/doc/23_07/MGCoOrn4XL4_P7171578.JPG-- J'ai beau faire, tout m'intéresse. (Paul Valéry)