Re: ENFIN !...

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Sujet : Re: ENFIN !...
De : compteadmusicam (at) *nospam* gmail.com (Ad Musicam)
Groupes : fr.rec.arts.musique.classique
Date : 04. Sep 2023, 15:29:04
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J'estime que la Musique est _AVANT TOUT_ du *SON*...

Formellement, tu as raison. Aucun doute là-dessus.

Réfléchissons : qu'est-ce qui est aussi, _avant tout_, du son ?



Ah nous y sommes !
Est-il permis de tenter d'aller plus avant en territoire de maudite incertitude sur ce sujet ? Je demande par avance aux esprits naturellement très bienveillants du forum de bien vouloir pardonner les remarques qui vont suivre et qui ne sont étayées par aucune référence ou lecture : simple réflexion qui me taraude depuis l'enfance (ah ! ce qu'on en vient pas à se dire quand on n’a pas l'âge de raison...)
 
Melmoth nous rappelle qu'il "estime que la Musique est _AVANT TOUT_ du *SON*..."
Rappel à l'ordre très justifié face à mon message qui invitait à écouter « l'audible-inaudible » en musique ; avec caution de Charles Rosen ou pas, il y a tout de même des limites à ne pas dépasser…
Oui. Tout comme la peinture est de la peinture, la sculpture de la sculpture et la nourriture cette matière en bouche qui vient nourrir... la musique est "du son". Matière musicale sonore. Il me semble, Paul & Mick Victor, qu'en bifurquant trop directement vers la question du langage et de l'idée, vous esquivez une question enfantine et taboue. N'est-elle pas toujours éludée, au moins dans les termes très enfantins que je voudrais soumettre à vos Augustes Jugements? Sans chercher à polémiquer pour polémiker, Victor, mais pour suivre Melmoth, je re Mets l’Mot(h) tabou, sur le devant : il me semble que vous laissez sur le carreau la question même du "son".
Du pas tout à la fois tremblant, cabochard et inconscient de mes six ans, je propose :
Que dit-on exactement lorsque l'on dit "son" ? Et surtout que pense-t-on ou est-on à même de penser à propos de "ce que c'est que le *SON*" ? C'est bien joli de se dire que la musique est du son. Mais si l'on ne sait pas ce qu'est le "son" on ne sera forcément pas bien avancé sur ce "qu'est" la musique...
 
J'imagine que certains se disent "Écoute gamin, tu ne le sais manifestement pas encore, mais on va t'expliquer: le son est une vibration de l'air plus ou moins rapide captée par nos oreilles entre telle et telle fréquence. Aujourd'hui tu entends d'ailleurs certaines fréquences aigues que, plus tard, comme certains d'entre nous aujourd'hui, tu ne pourras plus percevoir parce que et blablabli et blablabloum..." Permettez, du haut de mes six ans, je connais déjà l'affaire. Déjà il me le dit l'oncle Jean le truc du vibratoire. Moi, je roule des yeux circonspects à l'oncle parce que je viens de me faire chambouler intra mentem par les accords d'introduction de la Septim Sinfounie de "Celui-Qui-Jamais-Ne-L-Aura-entendue" et je n'en piffe pas une de sa coursive sur les courants d'air. Comme l'oncle Jean fait dans le professoral, il me conduit vers le piano de l'arrière-grand-mère qu'il a lui-même réparé, m'ouvre le bastringue, me montre la corde du "La-440" ; la fait jouer ; me fait toucher la corde pour que "je sente" la vibration et, à nouveau, m'explique que 440 fois en une seconde, la corde avance et recule, pousse puis aspire l'air autour d'elle qui, lui même, répercute sa tremblante tout autour jusqu'à mon oreille qui perçoit que l'air vibre 440 fois en une seconde. [NB Que l'oncle Jean a réparé le piano de Bonne Maman à sa façon: il ne connait que Do Ré Mi Fa Sol La Si Do chanté recto tono de la voix d'opératic, mais ne sait pas qu'il existe des dièses et des bémols. Il a accordé indifféremment touches noires ou blanches, tout au diatonique. Même qu'il repart à zéro vers le milieu du clavier sinon que ça claque partout dedans quand il tire sur les cordes, déjà que la table d'harmonie elle est fort bien fendue... Son piano aurait fait baver d'envie Alois Hàba et Ivan Wyschnegradsky...]
- "Voilà, maintenant, tu as compris ce que c'est le son".
- "Non", que j'y dis à l'oncle jean. "Le son, c'est pas ça. C'est vous qui comprends rien mon oncle".
Comme il fait dans le coriace, il va rhomber un bout de bois au bout d'une corde et va't'y voilà pas qu'il fait dans le western à tourner son ventilo au-dessus de la tête.
- Tu vois passer le bout de bois?
- Mais oui, mon Oncle.
- Tu sens qu'il déplace de l'air?
- Oui.
Et voilà't'y pas qu'il y va franco du farwest en accélérant le lasso, tout heureux, au manifeste, qu'il y produise un petit whoowhoo sonorisant.
-Tu entends le son maintenant?
-Oui, que j'y dis, au vrai que, surtout, je m'inquiète à savoir s'il y a bien accroché comme il faut son affaire de bout de bois, que si le truc y lâche, ça va finir dans les carreaux de la maison à coup sûr qu'on y aura du son pour de bon avec la vocalise contraltisante de mamie, une toute autre affaire que son whoowhoo ça sera...
Mais il est pas au bout de la coursive et voilà-t-y pas qu'il déclare sûr de certitude que s'y'l se l'accélérerait pour de bon (c'est dans le conditionnel, inutile de baisser la tête, Sauvez les femmes et les enfants !) la foutue corde que ça viendrait plus aigu dans la vibrance et que si plus encore, lui il entend plus siffler l'affaire mais moi oui ; et plus encore moi plus du tout mais le chien oui ; et encore plus encore même plus le chien ; et que si ça caracolait encore une folie de folie de plus c'est'y pas qu'il y viendrait dans la couleur bleutée dans son lasso et plus encore à la vitesse de la lumière ça y brillerait tout du blanc.
-Vas-y! Vas-y! que j'y dis à l'oncle Jean ! Dégomme l'affaire ! que je le vois déjà en Jésus-Cri-de-la-Transfiguration monter dedans le ciel tout blanc sous son hélicoptère.
Mais il y est plutôt sur le versant de la tendinite à calmer la tournante et reprendre à rebours sa coursive:
- Tu vois, Adi ; si je ralentis un peu, la lumière redevient jaune puis orange, rouge, bleue, puis rien ; puis, je ralentis encore, le chien dresse la tête puis,  je ralentis, tu entends siffler car les cils les plus fins de ton oreille peuvent capter les vibrations rapides, puis, plus lent, j'entends à mon tour, puis le son est plus grave, puis tu sens l'air passer sur ta tête, puis, plus lent encore, tu vois passer le morceau de bois, mais tu n'entends plus rien : tu vois juste un rythme passer régulièrement comme avec un métronome. 
Maintenant tu as bien compris que le son est une vibration de l'air....
 
Sauf que j'y fais à nouveau le regard de circonspection que j'ai surtout peur que si j'y dit le vrai du vrai à l'oncle il me le laissera pas jouer à son marrant lasso.... Bon Zut au lasso et -Merde à la Pluie-, j'y dit son vrai à l'oncle qu'il comprends pas de rien de rien; qu'il explique très bien les ventilateurs qui font whoowhoo et la couleur dedans tu vas vite vite, tout ce qu'il veut mais qu'affaire de sonoritance, l'yl' y est pas du tout. Que moi je sais que le son l'a fait Brrraaouuum par quatre fois dans la septime sinfounie, comme des piliers de pyramide d’Egypte grecque avec entre tout ça des trucs qui flottaient quatre anges magestatif de plénétitude chantant encore plus flottant que l'oncle transfiguré, que là les violons l'ont fait monter les escaliers vers le ciel que Piranese à coté c'est du décopatch Ikéa, mes jambes l'ont fait le coton dedans mon ventre que le menton l'a pendu pas pensant que ça bavait tout sur le pti'chieurt.
- "Encore plus con que moi à son âge" qu'il y va dans la vexance, l'oncle, -marquez qu'il y est pas rancuniant et m'a tout de même laissé virevolter la corde à whoowhoo...Pétage de vitrage et Chantage de Mamie...whoohoooo la belle poulifounie !

Non, désolé, mais, rationnel comme seuls savent l'être les cabochards à six ans, surtout lorsque ça s'obstine vers 15, cela passe de moins en moins au fur et à mesure qu'il faut remettre le couvert rapport à la sonoritance du vibratoire. Cette fois, c'est Monsieur Bad'plaf' qui y va de ses petites expérimentations sur oscilloscope, vibrophone, écrantillages, nous en faisant voir combien le son est une vibration simple ou complexe de l'air.
-Excusez-moi, Mossieur, mais, je ne suis pas certain que vous parlez vraiment du son.
-Plait-il ?
-Oh oui beaucoup, rien jamais autant que Votre Cours. Mais il me semble que lorsque l'on parle du "son", on désigne un domaine cognitif, un phénomène neuronal interne plus que de la réalité physique qui préside à son apparition dans le cerveau.
-Quoi? Pouvez-vous parler français ? D’ailleurs, ce n'est pas le sujet. Un son est un son. Un son est une vibration, on l'a vu on le sait, tout le monde le sait. C'est Cette Compétence que nous sommes en train d'étudier.
-Oui, (je voudrais bien vous dire "oui je le sais bien") mais en réalité non. Je ne comprends pas. Votre expérience nous montre bien que dans "la réalité" aucun son "n'existe". Le son de violon que j'entends au concert, dans la salle, dans la réalité objective n'existe pas, ni le son de voiture qui vient de passer dans la rue, ni même le son de votre voix ou le mien. Déjà l'oncle Jean m'avait fait déduire que la seule chose qui existe concrètement dans le monde qui nous entoure ce sont des courants d'air. Juste des modifications de rapidité de mouvements de l'air. Appeler les mouvements de l'air le "son", n'est-ce pas un abus de langage, un peu comme d'appeler un bœuf une charrue, abus qui, par ailleurs, dédouane de s'interroger sur la forme de la charrue puisque l'on ne s'intéresse qu'aux biscoteaux du bœuf. Ce que nous appelons tous -vous et moi, nous tous -du "son" désigne tout autre chose. Cela désigne "ce que nous entendons en interne" le phénomène cognitif interne à nos cerveaux, cette "chose" fabriquée en nous à partir de mouvements d'air capté qui, en eux-même n'ont rien de sonore. La corde du violon fait simplement avancer et reculer de l'air. Mais ce que j'appelle du "son de violon" est plutôt ce que mon cerveau fabrique pour me rendre conscient des mouvements de l'air provoqués par l’archet sur la corde du violon.
-Avez-vous fini de dire n'importe quoi pour amuser la galerie?
-Mais, Monsieur, je ne crois pas que je vous dis n'importe quoi ; je voudrais que vous m'expliquiez le mécanisme par lequel mon cerveau invente votre voix à partir de l'air qui sort de votre bouche.
-Donnez-moi votre carnet !
-Mais Monsieur c'est injuste !
-Deuxième fois : carnet !
-Je te le donne pas mon carnet ! Le son, me semble-t-il, est l'invention interne du cerveau, pas les mouvements d'air qu'analyse votre machine. Le codage sensible par lequel notre cerveau "se dit à lui-même" : "Il se passe ceci ou cela dans l'air autour de moi"..."j'entends ceci ou cela"! Le son n'est pas réel, le son c'est l'interface que je projette entre l'intérieur et l'extérieur à partir d'une réalité.
-Arrêtez d'amuser vos camarades !
-Je ne cherche à amuser personne...
-Carnet !
-Mais on t'a chié dans la tête ou quoi?
-......[...]......
 
(Cris et chuchotements dans le bureau de Pardon-Madame-La-Directeure-C'Est Ma Faute Ma Très Grande Faute je Ne Recommencerai Pas je Ne Dirais Plus À Bad'plafond Que Lorsqu'On l'A Au Niveau Du Chiotte Il Ne Faut Pas S'Attendre À Trouver Autre Chose Dedans.)
 
.....[...].....
 
Savons-nous seulement si le son que crée notre cerveau lorsqu'il perçoit les mouvements vibratoires de l'air provoqués par une corde de piano est identique d'un être à l'autre? Depuis toujours, face au même mouvement vibratoire que perçoivent  pareillement  Melmoth, Julien, P&MV et Bébert on m'a dit "Ceci est du piano». Mais qui me dit que le son de piano créé dans ma tête "à partir" des vibrations d'air captées par mes oreilles est le même que celui créé par leurs cerveaux respectifs? Ne serais-je pas complètement sidéré si je pouvais "entendre dans la tête" de l'un d'entre vous et constater que ce que vous "fabriquez" comme piano m'est inconcevable. P&MV ne gerberait-il pas tout de go s'il entendait les voix de Sardou ou Camille "produites" par mon cerveau plutôt que par le sien.  (J'avoue que, dans les deux cas, ce que produit déjà mon cerveau est déjà fort gerbant pour moi-même.)
 
....[...]....
 
Si j'accélère un rythme régulier, je vais entendre un son.
Si je ralentis un son je vais entendre un rythme.
 
....[...]....
 
Oui, Melmoth, la musique c'est avant tout du *SON*. Mais le *SON* personne ne peut savoir ce que c'est. C'est un domaine intérieur instable, pétri de complet mystère, entre rêve et utopie... et paradoxalement si concret lorsque les touche défilent sous vos doigts, votre auditorium s'enfle de son. Le mécanisme de génération du son nous est inconscient et inaccessible. C'est une membrane insaisissable qui transcode l'extérieur vers l'intérieur et que la musique malaxe et façonne en formes toujours  plus subtiles pour repartager, transfiguré, dehors. 
 
Ad Musicam.
 
-
Au coin.
 
 
De : christophe.pizzutti@laposte.net
A : "Aa Mon Tel"
Envoyé: lundi 4 Septembre 2023 13:44
Objet :
 
Ah nous y sommes !
Est-il permis de tenter d'aller plus avant en territoire de maudite incertitude sur ce sujet ? Je demande par avance aux esprits naturellement très bienveillants du forum de bien vouloir pardonner les remarques qui vont suivre et qui ne sont étayées par aucune référence ou lecture : simple réflexion qui me taraude depuis l'enfance (ah ! ce qu'on en vient pas à se dire quand on a pas l'âge de raison...)
 
Melmoth nous rappelle qu'il "estime que la Musique est _AVANT TOUT_ du *SON*..."
Rappel à l'ordre très justifié face à mon message qui invitait à ecouter l'audible-inaudible ; Rosen ou pas.
Oui. Tout comme la peinture est de la peinture, la sculpture de la sculpture et la nourriture cette matière en bouche qui vient nourrir... la musique est "du son". Matière musicale sonore. Il me semble, Paul&MickV qu'en bifurquant trop directement vers la question du langage et de l'idée, vous esquivez une question enfantine et taboue. N'est-elle pas toujours éludée, au moins dans les termes très enfantins que je voudrais soumettre à vos Augustes Jugements? Bref, P&MV, il me semble que vous laissez sur le carreau la question même du "son".
Je me lance donc, du pas tout à la fois tremblant, cabochard et inconscient de mes six ans.
Que dit-on exactement lorsque l'on dit "son" ? Et surtout que pense-t-on ou est-on à même de penser à propos de "ce que c'est que le *SON*" ? C'est bien joli de se dire que la musique est du son. Mais si l'on ne sait pas ce qu'est le "son" on ne sera forcément pas bien avancé sur ce "qu'est" la musique...
 
J'imagine que certains se disent "Écoute gamin, tu ne le sais manifestement pas encore, mais on va t'expliquer: le son est une vibration de l'air plus ou moins rapide captée par nos oreilles entre telle et telle fréquence. Aujourd'hui tu entends d'ailleurs certaines fréquences aigues que, plus tard, comme certains d'entre nous aujourd'hui, tu ne pourras plus percevoir parce que et blablabli et blablabloum..." Permettez, du haut de mes six ans, je connais déjà l'affaire. Déjà il me le dit l'oncle Jean le truc du vibratoire. Moi, je roule des yeux circonspects à l'oncle parce que je viens de me faire chambouler intra mentem par les accords d'introduction de la Septième Symphonie de "Celui-Qui-Jamais-Ne-L-Aura-entendue" et je n'en piffe pas une de sa coursive sur les courants d'air. Comme l'oncle Jean fait dans le professoral, il me conduit vers le piano de l'arrière-grand-mère qu'il a lui même réparé, m'ouvre le bastringue, me montre la corde du "La-440" ; la fait jouer ; me fait toucher la corde pour que "je sente" la vibration et, à nouveau, m'explique que 440 fois en une seconde, la corde avance et recule, pousse puis aspire l'air autour d'elle qui, lui même, répercute sa tremblante tout autour jusqu'à mon oreille qui perçoit que l'air vibre 440 fois en une seconde. [NB Que l'oncle Jean a réparé le piano de Bonne Maman à sa façon: il ne connait que Do Ré Mi Fa Sol La Si Do chanté recto tono de la voix d'opératic, mais ne sait pas qu'il existe des dièses et des bémols. Il a accordé indifféremment touches noires ou blanches, tout au diatonique. Même qu'il repart à zéro vers le milieu du clavier sinon que ça claque partout dedans quand il tire sur les cordes, déjà que la table d'harmonie elle est fort bien fendue... Son piano aurait fait baver d'envie Alois Hàba et Ivan Wyschnegradsky...]
- "Voilà, maintenant, tu as compris ce que c'est le son".
- "Non", que j'y dis à l'oncle jean. "Le son, c'est pas ça. C'est vous qui comprends rien mon oncle".
Comme il fait dans le coriace, il va rhomber un bout de bois au bout d'une corde et va't'y voilà pas qu'il fait dans le western à tourner son ventilo au dessus de la tête.
- Tu vois passer le bout de bois?
- Mais oui, mon Oncle.
- Tu sens qu'il déplace de l'air?
- Oui.
Et voilà't'y pas qu'il y va franco du farwest en accélérant le lasso, tout heureux, au manifeste, qu'il y produise un petit whoowhoo sonorisant.
-Tu entends le son maintenant?
-Oui, que j'y dis, au vrai que, surtout, je m'inquiète à savoir s'il y a bien accroché comme il le faut son affaire de bout de bois que si le truc y lâche, ça va finir dans les carreaux de la maison à coup sûr qu'on y aura du son pour de bon avec la vocalise contraltisante à mamie, une toute autre affaire que son whoowhoo que ça sera...
Mais il est pas au bout de la coursive et voilà-t-y pas qu'il déclare sûr de certitude que s'y'l se l'accélèrait pour de bon (c'est dans le conditionnel, inutile de baisser la tête, sauvez les femmes et les enfants!) la foutue corde que ça viendrait plus aigu dans la vibrance et que si plus encore lui il entend plus siffler l'affaire mais moi oui ; et plus encore moi plus du tout mais le chien oui ; et encore plus encore même plus le chien ; et que si ça caracolait encore une folie de folie de plus c'est'y pas qu'il y viendrait dans la couleur bleutée dans son lasso et plus encore à la vitesse de la lumière ça y brillerait tout du blanc.
-Vas-y! Vas-y! que j'y dis à l'oncle Jean ! Dégomme l'affaire ! que je le vois déjà en Jésus-de-la-Transfiguration monter dedans le ciel tout blanc sous son hélicoptère.
Mais il y est plutôt sur le versant de la tandinite à calmer la tournante et reprendre à rebours sa coursive:
- Tu vois, Adi ; si je ralentis un peu, la lumière redevient jaune puis orange, rouge, bleue, puis rien ; puis, je ralentis encore, le chien dresse la tête puis,  je ralentis, tu entends siffler car les cils les plus fins de ton oreille peuvent capter les vibrations rapides, puis, plus lent, j'entends à mon tour, puis le son est plus grave, puis tu sens l'air passer sur ta tête, puis, plus lent encore, tu vois passer le morceau de bois, mais tu n'entends plus rien : tu vois juste un rythme passer régulièrement comme avec un métronome. 
Maintenant tu as bien compris que le son est une vibration de l'air....
 
Sauf que j'y fais à nouveau le regard de circonspection que j'ai surtout peur que si j'y dit le vrai du vrai à l'oncle il me le laissera pas jouer à son marant lasso.... Bon Zut au lasso et, -Merde à la Pluie-, j'y dit son vrai à l'oncle qu'il comprends pas de rien de rien; qu'il explique très bien les ventilateurs qui font whoowhoo et la couleur dedans tu vas vite vite, tout ce qu'il veut mais qu'affaire de sonoritance, l'yl' y est pas du tout. Que moi je sais que le son l'a fait Brrraaouuum par quatre fois dans la septime sinfounie, comme des pilliers de pyramide d'égypte grecque avec entre tout ça des trucs qui flottaient quatre anges magestatif de plénétitude chantant encore plus flottant que l'oncle transfiguré, que là les violons l'ont fait monter les escaliers vers le ciel que Piranese à coté c'est du décopatch Ikéa, mes jambes l'ont fait le coton dedans mon ventre que le menton l'a pendu pas pensant que ça bavait tout sur le pti'chieurt.
- "Encore plus con que moi à son âge" qu'il y va dans la vexance, l'oncle, -marquez qu'il y est pas rancuniant et m'a tout de même laissé virevolter la corde à whoowhoo...
 
Non, désolé, mais, rationnel comme seuls savent l'être les cabochards à six ans, surtout lorsque ça s'obstine vers 15, cela passe de moins en moins au fur et à mesure qu'il faut remettre le couvert rapport à la sonoritance du vibratoire. Cette fois c'est Monsieur Bad'plaf' qui y va de ses petites expérimentations sur oscilloscope, vibrophone écrantillages nous faire voir combien le son est une vibration simple ou complèxe de l'air.
-Excusez-moi mais, je ne suis pas certain que vous parlez vraiment du son.
-Plait-il ?
-Non, plait pas plus que cela votre cours. Mais il me semble que lorsque l'on parle du "son", on parle d'un domaine cognitif, d'un phénomène neuronal interne plus que de la réalité physique qui préside à son apparition.
-Quoi? Ce n'est pas le sujet. Un son est un son. Un son est une vibration, on l'a vu on le sait, tout le monde le sait. C'est cette compétence que nous sommes en train d'étudier.
-Oui, je voudrais bien vous dire "oui je le sais bien" mais en réalité non. Je ne comprends pas. Je comprends bien que dans "la réalité" aucun son "n'existe". Le son de violon que j'entends au concert, dans la salle, dans la réalité objective n'existe pas, ni le son de voiture qui vient de passer dans la rue, ni même le son de votre voix ou le mien. Je sais bien qu'aucun de ces sons, en réalité, n'existe. Appeler les mouvements de l'air le "son", n'est-ce pas un abus de language, un peu comme d'appeler un beuf une charrue, abus qui, par ailleurs dédouane de s'interroger sur la forme de la charrue puisque l'on ne s'interesse qu'aux biscotaux du beuf. Déjà l'oncle Jean m'avait fait déduire que la seule chose qui existe concrètement dans le monde qui nous entoure ce sont des courants d'air. Juste des modifications de rapidité de mouvements de l'air. Mais ce que nous appellons tous -vous et moi  nous tous -du "son" désigne tout autre chose. Cela désigne "ce que nous entendons en interne" le phénomène cognitif interne à nos cerveaux, cette "chose" fabriquée en nous à partir de mouvements d'air capté qui, en eux-même n'ont rien de sonore. La corde du violon fait simplement avancer et reculer de l'air. Mais ce que j'appelle du "son" est plutôt ce que mon cerveau fabrique pour me rendre conscient des mouvements de l'air
-Avez-vous fini de dire n'importe quoi pour amuser la galerie?
-Mais, Monsieur, je ne crois pas que je vous dis n'importe quoi ; je voudrais que vous m'expliquiez le mécanisme par lequel mon cerveau invente votre voix à partir de l'air qui sort de votre bouche.
-Donnez-moi votre carnet !
-Mais Monsieur c'est injuste !
-Deuxième fois : carnet !
-Je te le donne pas mon carnet ! Le son, me semble-t-il, est l'invention interne du cerveau, pas les mouvements d'air qu'analyse votre machine. Le codage sensible par lequel notre cerveau "se dit à lui même" : "Il se passe ceci où cela dans l'air autour de moi"..."j'entends ceci ou cela"! Le son n'est pas réel, le son c'est l'interface que je projette entre l'intérieur et l'extérieur à partir d'une réalité.
-Arretez d'amuser vos camarades !
-Je ne cherche à amuser personne...
-Carnet !
-Mais on t'a chié dans la tête ou quoi?
-......[...]......
 
(Cris et chuchotements dans le bureau de Pardon-Madame-La-Directeure-C'Est Ma Faute Ma Très Grande Faute je Ne Recommencerai Pas je Ne Dirais Plus À Bad'plafond Que Lorsqu'On l'A Au Niveau Du Chiotte Il Ne Faut Pas S'Attendre À Trouver Autre Chose Dedans.)
 
.....[...].....
 
Savons-nous seulement si le son que crée notre cerveau lorsqu'il perçoit les mouvement vibratoires de l'air provoqués par une corde de piano est identique d'un être à l'autre? Depuis toujours, face au même mouvement vibratoire que perçoivent  pareillement  Melmoth, Julien, P&MV et Bébert on m'a dit "Ceci est du piano" . Mais qui me dit que le son de piano crée dans ma tête "à partir" des vibrations d'air captées par mes oreilles est le même que celui créé par leurs cerveaux respectifs? Ne serais-je pas complètement sidéré si je pouvais "entendre dans la tête" de l'un d'entre vous et constater que ce que vous "fabriquez" comme piano m'est inconcevable. P&MV ne gerberait-il pas tout de go s'il entendait les voix de Sardou ou Camille "produites" par mon cerveau plutôt que par le sien.  (J'avoue que dans les deux cas ce que produit déjà mon cerveau est déjà fort gerbant pour moi-même.)
 
....[...]....
 
Si j'accélère un rythme régulier, je vais entendre un son.
Si je ralentis un son je vais entendre un rythme.
 
....[...]....
 
Oui, Melmoth, la musique c'est avant tout du *SON*. Mais le *SON* personne ne peut savoir ce que c'est. C'est un domaine intérieur de mystère complet entre rêve et pure utopie. C'est une membrane insisissable qui transcode l'extérieur vers l'intérieur et que la musique malaxe et façonne en formes toujours  plus subtiles.
 
Ad Musicam.
 
-
Au coin.

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Date Sujet#  Auteur
1 Sep 23 * ENFIN !...24MELMOTH
1 Sep 23 +* Re: ENFIN !...21Marcel grouillard
1 Sep 23 i+* Re: ENFIN !...17Paul & Mick Victor
2 Sep 23 ii`* Re: ENFIN !...16Ad Musicam
2 Sep 23 ii `* Re: ENFIN !...15MELMOTH
2 Sep 23 ii  +- Re: ENFIN !...1Julien Duconlajoie
2 Sep 23 ii  +- Re: ENFIN !...1Ad Musicam
3 Sep 23 ii  `* Re: ENFIN !...12Paul & Mick Victor
3 Sep 23 ii   +- Re: ENFIN !...1Olivier Miakinen
3 Sep 23 ii   +* Re: ENFIN !...3MELMOTH
3 Sep 23 ii   i+- Re: ENFIN !...1Olivier Miakinen
3 Sep 23 ii   i`- Re: ENFIN !...1Julien Duconlajoie
4 Sep 23 ii   `* Re: ENFIN !...7Ad Musicam
4 Sep 23 ii    +* Re: ENFIN !...2Julien Duconlajoie
5 Sep 23 ii    i`- Re: ENFIN !...1Ad Musicam
4 Sep 23 ii    `* Re: ENFIN !...4Paul & Mick Victor
8 Sep 23 ii     `* Re: ENFIN !...3Paul-Olivier Margail
8 Sep 23 ii      `* Re: ENFIN !...2Paul & Mick Victor
10 Sep 23 ii       `- Re: ENFIN !...1Paul-Olivier Margail
1 Sep 23 i`* Re: ENFIN !...3Julien Duconlajoie
1 Sep 23 i `* Re: ENFIN !...2Marcel grouillard
3 Sep 23 i  `- Re: ENFIN !...1Julien Duconlajoie
1 Sep 23 `* Re: ENFIN !...2Ad Musicam
1 Sep 23  `- Re: ENFIN !...1Julien Duconlajoie

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