Sujet : Re: Conférence de presse du général de Gaulle du 15 mai 1962
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Groupes : fr.soc.politiqueDate : 04. Jan 2025, 18:02:49
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Canta Galet wrote:
Alors qu'il suffit de lire de Gaulle, ou de l'écouter directement s'adresser au peuple, par le biais des archives de l'INA.
Ici vous avez la vidéo où le général vous parle :
https://www.cvce.eu/obj/conference_de_presse_de_charles_de_gaulle_paris_15_mai_1962-fr-98595c27-9bac-4b12-ab24-770b121b921d.html ici le texte rédigé par ldes enseignants.
https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000095/conference-de-presse-du-general-de-gaulle-du-15-mai-1962.html Conférence de presse de Charles de Gaulle (15 mai 1962)
Mesdames, Messieurs,
Je vous assure que je suis heureux de vous voir.
Avant que nous n’entamions notre dialogue, je vous demande la permission de vous dire quelques mots d’ensemble qui sont, en quelque sorte, la philosophie de ce que je pourrai avoir à vous répondre tout à l’heure.
Notre temps et notre monde sont dominés par un fait immense qui tient en suspens le destin de chaque peuple et de chaque individu.
Il s’agit, bien sûr, du fait atomique.
+1 (cela dit de 1945 à 1962, il en a mis du temps, de Gaulle, pour
faire un constat du fait atomique. En 1962 même la France avait déjà
sa bombe, MDR.)
Deux puissances dans l’univers détiennent, l’une et l’autre, les moyens de détruire des nations en quelques heures. Je pense qu’il ne faut pas chercher ailleurs la raison fondamentale de cette sorte de doute et de désintéressement politiques que les générations d’à présent manifestent à l’égard des principes, des doctrines, qui naguère suscitaient la foi et l’ardeur.
Beaucoup ne croient pas qu’il y ait lieu de se fier aux idéologies, dès lors qu’en un instant tout peut être anéanti jusqu’au tréfonds et que, dans ces conditions, les grands problèmes du monde ne peuvent pas être délibérément résolus.
Dans cette situation générale, la politique de la France s’inspire, autant que possible, de sens pratique et, tranchons le mot, de modestie.
Et toc, en plein dans la gueule de la bande des 4.
Elle cherche à réaliser ce qui lui paraît possible et ce qui est à sa portée. Tirant parti de la continuité, de la stabilité, que ses institutions lui procurent, elle vise, pour mener son action internationale, trois objectifs essentiels et qui, d’ailleurs, sont liés entre eux.
D’abord, se dégager, vis-à-vis des peuples d’outre-mer qui étaient naguère sous sa dépendance, des obligations politiques, économiques et militaires qui lui incombaient chez eux et que l’évolution générale rendait chaque jour plus vaines et plus coûteuses et transformer ses rapports avec eux en une coopération contractuelle et régulière où trouvent leur compte le développement et l’amitié et qui, d’ailleurs, peut s’étendre à d’autres.
Là il parle de la Nouvelle Calédonie, je pense. Il a raison,
il faut développer l’amitié avec la Nouvelle Calédonie.
D’autre part, CONTRIBUER A CONSTRUIRE L EUROPE dans les DOMAINES DE LA POLITIQUE, DE LA DEFENSE, DE L ECONOMIE, de telle sorte que l’expansion et L ACTION DE CET ENSEMBLE AIDENT A LA PROSPERITE ETE A LA SECURITE FRANCIASE et, en même temps, fassent renaître les possibilités d’un équilibre européen vis-à-vis des pays de l’Est.
Pourquoi "de telle sorte que" est en miniscule ???
Manifestement de Gaulle ne voulait pas de construction européenne
qui ne serait pas profitable à la France.
La construction européenne telle qu'elle est devenue aujourd'hui,
*de Gaulle n'en voulait pas* !
Enfin, conjuguer LA CREATION D UNE FORCE NATIONALE MODERNE avec nos progrès scientifiques, techniques, économiques et sociaux, afin que, DANS LE CADRE D UNE ALLIANCE NECESSAIRE et dans l’espoir d’une détente internationale, nous puissions, quoi qu’il arrive, avoir notre propre part dans notre propre destin.
Pourquoi "avoir notre propre part dans notre propre destin" est en minuscules ?
Manifestement de nos jours de Gaulle serait pour le Frexit.
[...]
l’Europe Occidentale doit se constituer politiquement. D’ailleurs, si elle n’y parvenait pas, la Communauté économique elle-même ne pourrait à la longue s’affermir, ni même se maintenir.
Autrement dit, il faut à l’Europe des institutions qui l’amènent à former un ensemble politique, comme elle en est un déjà dans l’ordre économique.
C'est des paroles de bon sens. Soit il y a un ensemble politique
soit il n'y a rien.
En 2024, 60 ans après ce discours de de Gaulle, il n'y a toujours rien.
[...]
Après expérience, nous verrons dans trois ans comment nous pourrons faire pour resserrer nos liens. Mais, tout au moins, nous aurons commencé à prendre l’habitude de vivre et d’agir ensemble. Voilà ce que la France a proposé. Elle croit que c’est là ce qui peut être fait de plus pratique.
Apparemment de Gaulle donnait 3 ans pour voir si l'Europe puisse
fonctionner. Pas 60 ans.
[...]
... Je voudrais parler plus spécialement de l’objection de l’intégration. On nous l’oppose en nous disant: « Fondons ensemble les six Etats dans une entité supranationale; ainsi ce sera très simple et très pratique. » Mais cette entité-là est impossible à découvrir faute d’un fédérateur qui ait aujourd’hui en Europe la force, 4 / 5 27/01/2014 l’adresse et le crédit suffisants. Alors on se rabat sur une espèce d’hybride dans lequel les six Etats acceptent de s’engager à se soumettre à ce qui sera décidé par une certaine majorité. En même temps, bien qu’il y ait déjà six Parlements nationaux plus l’Assemblée parlementaire européenne, plus l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, qui est, il est vrai, antérieure à la conception des Six et qui, me dit-on, se meurt aux bords où elle fût laissée, il faudrait de surcroît élire un Parlement de plus, qualifié d’européen, et qui ferait la loi aux six Etats. Ce sont des idées qui peuvent peut-être charmer quelques esprits, mais je ne vois pas du tout comment on pourrait les réaliser pratiquement, quand bien même on aurait six signatures au bas d’un papier. Y a-t-il une France, une Allemagne, une Italie, une Hollande, une Belgique, un Luxembourg, qui soient prêts à faire, sur une question importante pour eux au point de vue national et au point de vue international, ce qui leur paraîtrait mauvais parce que cela leur serait commandé par d’autres? Est-ce que le peuple français, le peuple allemand, le peuple italien, le peuple hollandais, le peuple belge, le peuple luxembourgeois, songeraient à se soumettre à des lois que voteraient des députés étrangers, dès lors que ces lois iraient à l’encontre de leur volonté profonde?
Effectivement, pourquoi le peuple français doit se soumettre aux lois
votés à Bruxelles par des députés étrangers ?
Il n'a pas tort, de Gaulle.
[...]
... Il y aurait peut-être un fédérateur, mais il ne serait pas Européen. Et ce ne serait pas l’Europe intégrée, ce serait tout autre chose de beaucoup plus large et de beaucoup plus étendu avec, je le répète, un fédérateur.
La Fédération de Russie, bien sûr. L'Europe de Lisbonne à l'Oural,
Vladivostok, etc.
Peut-être est-ce cela qui, dans quelque mesure et quelquefois, inspire certains propos de tel ou tel partisan de l’intégration de l’Europe. Alors, il vaudrait mieux le dire. Voyez-vous, quand on évoque les grandes affaires, eh bien ! on trouve agréable de rêver à la lampe merveilleuse qu’il suffisait à Aladin de frotter pour voler au-dessus du réel. Mais il n’y a pas de formule magique qui permette de construire quelque chose d’aussi difficile que l’Europe unie. Alors, mettons la réalité à la base de l’édifice et, quand nous aurons fait le travail, il sera temps de nous bercer aux contes des Mille et Une Nuits.
Lucide, de Gaulle.
A la différence de vous, Canta Galet.
Quitte à parler de de Gaulle, autant l'écouter lui-même.
C'est juste.