ATARI Fifty

Bonjour,
Toute la presse en parle, alors j'ai sélectionné Les Inrocks ...
“Atari 50” : *une anthologie modèle pour une histoire essentielle*
Dans Les Inrocks par Erwan Higuinen le 24/11/2022
“Atari 50”: The Anniversary Celebration Launch Trailer (YouTube)
<https://www.youtube.com/watch?v=sgDuKJAMIbU>
Il y a cinquante ans naissait Atari en prélude au lancement de “Pong”,
dont les retombées allaient changer la face du monde. Pour l’occasion,
une formidable compilation en forme de musée interactif du jeu vidéo
voit le jour.
Voilà, c’est ça. C’est ce qu’il faudrait faire plus souvent pour rendre
justice au jeu vidéo du passé, à ses oeuvres bizarres ou clés comme à
leurs créateur·rices, pour dépasser le fétichisme et la nostalgie en
donnant du sens à l’expérience – et du plaisir, aussi.
La “compilation” qui est bien plus que ça a pour nom Atari 50. Conçue
par ces spécialistes de l’exercice que sont les Américains de Digital
Eclipse, dont les plus belles réussites en la matière étaient jusqu’ici
SNK 40th Anniversary Collection et Teenage Mutant Ninja Turtles: The
Cowabunga Collection, elle retrace en une centaine de jeux (dont
quelques versions modernisées) l’histoire de cette société créée un
beau jour de 1972 par Nolan Bushnell et dont la première borne d’arcade,
baptisée Pong, allait donner naissance presque à elle seule à toute une
industrie.
Frise chronologique
Atari 50 n’est pas, loin de là, la première anthologie de jeux Atari. Et
si elle se révèle l’une des plus complètes en couvrant des périodes peu
abordées comme celles de la console portable Lynx, rivale malheureuse de
la Game Boy et de l’éphémère Jaguar (1993-1996), c’est encore autre
chose qui la rend si précieuse. L’affaire se décompose en cinq parties :
“Les origines de l’arcade”, “L’arcade arrive dans les salons” (avec le
VCS, aka Atari 2600), “Hauts et bas”, “L’avènement des PC” (ou plus
précisément des micro-ordinateurs Atari 400, 800, 600/800XL ou ST) et
“Les années 1990 et au-delà”.
Sur un principe d’une évidence presque désarmante, chaque chapitre prend
la forme d’une frise chronologique permettant d’accéder au contenu
d’Atari 50 d’une richesse folle : des jeux en grande quantité, donc,
mais aussi des photos et fiches explicatives, des documents d’époque
(boîtes, affiches, publicités destinées aux magazines ou à la télé ...)
et toute une série d’interviews avec des acteurs de cette époque
glorieuse (David Crane, Jerry Jessop, Eugene Jarvis ...) ou de grands
témoins (Tim Schafer, Cliff Bleszinski ...). Avec la possibilité de
passer en un instant du récit historique aux jeux eux-mêmes, contribuant
à faire d’Atari 50 le plus stimulant des musées interactifs du jeu
vidéo.
Pépites ludiques
Ce qui en ressort, c’est une vision de l’industrie vidéoludique
naissante comme un bain bouillonnant, dans lequel mutent joyeusement les
formes et les idées sous l’influence conjointe des avancées
technologiques, des contraintes économiques et commerciales, du contexte
culturel et des élans créatifs (voire, nous dit-on, des drogues
consommées chez Atari).
Ainsi, Pong donne Breakout (sous la houlette de Steve Jobs et Steve
Wozniak, les futurs fondateurs d’Apple) qui, au Japon, influencera Space
Invaders. Aussi, le Tempest de 1981 inspirera Tempest 2000 au grand Jeff
Minter, dont la présence justifie presque à elle seule l’existence
d’Atari 50. Qui, en plus de ses vertus pédagogiques, regorge de pépites
dont la liste donne le tournis : Asteroids, Centipede, Lunar Lander,
Crystal Castles, Adventure, Yars’ Revenge, mais aussi de titres plus
rares comme Scrapyard Dog ou Food Fight. De quoi s’occuper joyeusement
pour les cinquante prochaines années.
Atari 50: The Anniversary Celebration (Digital Eclipse/Atari), sur
Switch, PS4/PS5, Xbox et Windows, environ 40 €.