Re: Comparaison de la taxation des revenus du travail et de ceux du capital

Le 15/03/2024 à 13:17, ast a écrit :

Bonjour
 L'économiste de gauche Aurore Lalucq affirme qu'en France les dividendes sont moins taxés que les revenus du travail.
 Je me demande si c'est exact ?
 Les bénéfices des entreprises sont tout d'abord soumis à l'IS à 25%, puis une part de ces bénéfices est distribuée aux actionnaires sous la forme de dividendes qui sont taxés à la flat tax de 30% (ou en option selon le barème progressif de l'IR pour ceux qui sont faiblement imposés).
Au total on a une taxation de 25% + 30% = 48%. C'est beaucoup !
 Les revenus du travail sont taxés à la CSG autour de 9% et au barème de l'IR avec des tranches à 0%, 11%, 30%, 40% et 45%. Ce sont des taux marginaux et il y a des abattements alors le taux d'imposition global impôts/revenus est bien inférieur à ça.
 Bref, je ne trouve pas du tout évident que les dividendes soient moins taxés que les revenus du travail. La comparaison n'est pas simple car d'un coté on a une taxe fixe, la flat tax de 30% (ou en option l'IR et la CSG à 17.2%) et de l'autre un barème progressif avec abattements.
 Qu'en pensez-vous ?
 

La question elle-même n'a pas vraiment de sens, mais c'est la lubie marxiste que toute production de richesse devrait bénéficier au travail, après pour les moins déraisonnables une petite rémunération à ceux dont l'apport en capital a permis l'existence même de la création de richesses.
Pour les dividendes, il est plutôt artificiel de les séparer des plus/moins values. L'actionnaire n'est pas maître en pratique de la distribution ou non des dividendes. Et donc, les produits sont imposés à bien plus que 48% parce qu'ils doivent aussi éponger les pertes.
De plus, une partie de ces impôts est reversée aux travailleurs, sur les 30%, une grande moitié (17.2%) sont des prélèvements sociaux, qui sont reversés en prestations aux travailleurs (eh oui !).
Pour les revenus du travail, c'est aussi compliqué, parce que les charges sociales ne sont pas forcément reversées au travailleur qui a travaillé, mais redistribuées sur d'autres critères...
Globalement, les actionnaires ne doivent pas être si bien traités que les travailleurs, sinon il y aurait excès d'actionnaires et pénurie de travailleurs.