Re: la conquête du ciel - Les pionniers de l’aviation

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Sujet : Re: la conquête du ciel - Les pionniers de l’aviation
De : ptilou (at) *nospam* gmail.com (Ptilou)
Groupes : fr.rec.aviation
Date : 09. Nov 2021, 20:29:54
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slt,

j’ai découvert ca aujourd’hui:

Enfant de Sartène, né en 1905, Jacques Neri, pionnier, dès ses 24 ans, de l’aéropostale, radio du célèbre écrivain Saint- Exupery, compagnon de vol de Mermoz, a été tout l’été le sujet de l’exposition du musée départemental de préhistoire Corse et d’archéologie de Sartène, qui lui a ainsi rendu hommage. Détenteur d’un nombre impressionnant de records aériens et de crashes, il fut aussi un résistant de la première heure, et connut le sinistre camp de concentration de Buchenwald. Face au grand succès de cette exposition, les organisateurs envisagent de la présenter, au mois de mars, dans un lieu chargé d’histoire qu’est l’actuel aéroport Napoléon-Bonaparte à Ajaccio. Tout d’abord modeste terrain d’aviation il fut pendant la guerre mondiale une plateforme stratégique incontournable, dans le dispositif de la libération de la Corse.

Le mardi 9 novembre 2021 à 14:55:04 UTC+1, Otomatic a écrit :
Ptilou <pti...@gmail.com> écrivait :
En terme de documentation j’ai trouvé ca :
 
https://www.eurosae.com/comaero/
CHARLES FONTAINE, QUI PREPARA L'ATTERRISSAGE DE BLÉRIOT,
RACONTE L'ARRIVEE SUR LA FALAISE DE DOUVRES
 
Se remémorant que je fus à Douvres le 25 juillet 1909, l'organisateur
bénévole et heureux de l'atterrissage de Louis BLÉRIOT, l'auteur de ce
livre a pensé me demander de préciser les phases de cet événement
historique.
- Après 50 ans, je revis avec la même émotion, avec la même ardente
passion et avec la même intensité nerveuse, l'exploit fantastique qui
valut légitimement aux ailes françaises une gloire immortelle.
 
Le 21 juillet 1909, Henry de JOUVENEL alors rédacteur en chef du journal
Le Matin, me donnait par téléphone, à 6 heures du matin, les
instructions suivantes :
- Sautez dans le rapide de Calais. Vous y rencontrerez Louis BLÉRIOT..
Entretenez-le en cours de route de son projet de traversée de la Manche
et prenez vos dispositions afin d'assister à son atterrissage éventuel.
 
Me voici dans le train, à côté d'un homme simple et affable.
- J'ai englouti, me dit-il, toute ma fortune ou presque, 700.000 francs
(soit environ 150 millions de francs-papier de nos jours) dans la
construction de mes appareils. Je désire donc mettre ma chance à
l'épreuve qui se traduira par ruine ou fortune.
Louis BLÉRIOT me confie encore qu'il volera au-dessus de la mer entre 60
et 80 mètres maximum, peut-être plus bas à fin de course.
Comme le temps lui manque pour choisir un terrain d'atterrissage
possible, je dis à Louis BLÉRIOT
- Voulez-vous me faire confiance ? Je m'embarque cette nuit (22 juillet)
pour Douvres. Je suis à votre disposition pour choisir sur place un
terrain propre à votre atterrissage.
 
Louis BLÉRIOT accepte avec enthousiasme ma proposition.
J'emploie ma matinée du 23 à longer la côte anglaise à bord d'un canot à
moteur depuis la falaise Shakespeare jusqu'à la pointe des îles Sainte
Marguerite. Je découvre alors à droite du château de Douvres une large
anfractuosité en forme de cuvette à une vingtaine de mètres au-dessus de
la mer, connue sous le nom de North Foreland Meadow.
 
Voilà, pensai-je, le meilleur emplacement pour atterrir.
 
J'achète des cartes postales représentant ce point de la côte, puis un
plan de Douvres et je fais parvenir à BLÉRIOT, par un steward, une
lettre dans laquelle je lui expose les dangers graves auxquels il
s'exposerait s'il venait se poser sur la plage très étroite, ou sur la
falaise Shakespeare haute de 100 mètres. Je lui conseille vivement
d'atterrir au North Foreland Meadow.
 
- « Je vous envoie avec cette lettre, ajoutai-je en terminant, deux
cartes illustrées sur lesquelles j'ai marqué d'une croix l'endroit où il
conviendrait d'atterrir. J'y joins un plan de Douvres avec le port. l'ai
tracé de façon précise la « route » que vous devrez suivre de
préférence.
Dès que vous arriverez en vue du port, vous porterez votre regard sur
les falaises à droite du château. Je m'y trouverai et j'agiterai un
grand drapeau tricolore. Vous vous dirigerez en droite ligne sur mon
drapeau qui vous servira de guide pour la descente. »
Samedi, journée d'attente. Mais à la tombée de la nuit, changement à
vue. Le vent tombe complètement.
Aussi, le dimanche matin, au petit jour, ayant été avisé d'un départ
possible, je retourne à mon poste sur la falaise, en compagnie de mon
photographe Marmier.
Les trois couleurs claquent au vent, sur un terrain militaire anglais !
Je suis prêt. J'attends, non sans émotion, l'arrivée de Blériot qui va
descendre du ciel !
 
Je m'use les yeux à fouiller la grisaille du matin, tandis que les
minutes s'écoulent avec une lenteur décourageante.
4 h 30 m. Maintenant la lumière éclate dans un ciel vide, sans nuages.
La mer est calme. Désespérément calme.
4 h 45 m. Les côtes de France se dessinent nettement. Mon regard
s'attache aux courbes du Cap Gris-Nez et ne quitte plus cet horizon d'où
Blériot doit m'apparaître.
5 heures. Rien dans le champ de ma jumelle. Parfois une grande mouette
s'approche de la côte. Chaque fois c'est un serrement de cœur. Oh ! ces
mouettes trompeuses... L'heure approche pourtant. Est-il parti ?
serait-il tombé à la mer ?
Je regarde toujours. Soudain, voici qu'à ma gauche, au sud des sables de
Goodwins, quelque chose d'étrange se révèle... C'est gros comme une
alouette. Cela grandit. Cela se précise... Lui ?
 
Bientôt je perçois un bruit vaque, puis un ronronnement étrange.
À ce moment, je suis seul sur la falaise. Le ronronnement se précise, se
fait plus fort...
Il me semble alors perdre la tête. Non, c'est impossible, ce n'est pas
Lui, lui Blériot. Je me trompe. C'est un oiseau. Du reste il ne se
dirige pas sur Douvres, il vole en direction de Margate.
 
Haletant, je suis pourtant ses évolutions et bientôt il se dirige vers
moi. Je le vois grossir à vue d'œil. Il me semble maintenant reconnaître
son aéroplane...
« Ah ! bravo, bravo ! » m'écriai-je de toutes mes forces, transporté.
Saisissant mon drapeau avec fureur, je l'agite désespérément, au risque
de rouler au bas de la falaise. Un frisson s'empare de moi. Je pleure
comme un enfant. Suis-je fou ? Est-ce un rêve fantastique ? Je me
ressaisis. Oui, c'est bien une machine volante, un homme est à bord.
C'est Blériot. Je reconnais son monoplan. Blériot, de son côté, a aperçu
mon drapeau à plusieurs centaines de mètres en mer.
 
Il fait un grand virage et me fait un signe de la main.
Ce n'est plus un moteur qui souffle, c'est une trompette qui sonne la
victoire !
En un clin d'œil, la machine est au-dessus du port de Douvres. Blériot
aperçoit toujours mon drapeau. Il vole fièrement à 80 mètres en l'air et
à 60 kilomètres à l'heure. Il passe entre deux cuirassés et résolument
survole la falaise. Il vole encore, il vole toujours. Il passe au-dessus
de ma tête comme une flèche, puis là-bas, au milieu d'une pelouse
légèrement vallonnée, il décrit un arc de cercle et, comme un oiseau qui
fond sur sa proie, s'élance furieux et joyeux sur la terre.
 
L'homme volant vient d'atterrir à mes pieds. Il est 5 h 17m 30s (heure
de Greenwich). Je me précipite, je crie hors de moi : « Bravo, bravo ! »
 
Tranquillement Blériot descend de sa machine volante et vient vers moi.
Je l'embrasse sur ses deux joues ruisselantes de sueur... et d'huile,
tout en l'enveloppant dans les plis de mon drapeau. Mais cet homme si
courageux ne trouve rien à me dire.
« Eh bien ! ça y est ! lui dis-je simplement.
- C'est fait ! me répond-il. Le châssis et l'hélice sont endommagés,
mais, tant pis, j'ai traversé la Manche ! »
 
Ch. Ad. FONTAINE-BEAUGER.
 
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Aujourd'hui, l'idéal du progrès est remplacé par l'idéal de l'innovation :
il ne s'agit pas que ce soit mieux, il s'agit seulement que ce soit
nouveau, même si c'est pire qu'avant et cela de toute évidence.
Henry de Montherlant - Va jouer avec cette poussière

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