Sujet : Re: Utilité de l'hélice
De : jacques.dassie (at) *nospam* free.fr (Jacques DASSIÉ)
Groupes : fr.rec.aviationDate : 23. Aug 2022, 09:55:00
Autres entêtes
Organisation : Guest of ProXad - France
Message-ID : <630487e3$0$9144$426a74cc@news.free.fr>
References : 1 2
User-Agent : MesNews/1.08.06.00
Sylvain vient de nous annoncer :
En fait l'hélice est avant tout utile pour rafraîchir le pilote.
>
Et que l'on ne me dise pas le contraire, j'ai la preuve : quand l'hélice s'arrête de tourner, le pilote transpire.
>
Bon, voilà...
Tiens, quelques mésaventures, toujours strictement authentiques.
Hélice qui s'arrête...
1961 Panne de moteur au décollage, à Saint-Cyr, sur un Jodel D 117. Hélice en croix vers 30 m de hauteur. Je réussis à poser l’appareil sans casse, en évitant route, ligne haute tension et voie de chemin de fer qui me barraient l’horizon ! Cause : robinet d’essence fermé. Actions vitales faites machinalement. Faute personnelle, une sacrée leçon !
1963 Sur un Ryan " Navion", train rentrant, hélice a pas variable. En région parisienne, vers 2000 m d’altitude : vibrations brutales menaçant d’arracher le moteur de son bâti. Moteur réduit, contacts radio "Panne, panne, panne", je réussis à rejoindre la verticale Saint-Cyr, puis celle de Guyancourt, avant d'atteindre Toussus-le-Noble (mon terrain de départ, où il y avait des ateliers de répération) en vol plané et à me poser sans problème sur une piste libérée par le contrôle (Rupture de butée de pale d’hélice à pas variable). Accidentel.
1971 Un retour Cannes-Royan. J'adorais voyager en VFR "on-top", à 500 pieds au-dessus de la couche. Plein ciel de gloire, on est des Dieux... Tout d'un coup, au niveau 125, vers le massif central, la bourrique, malgré les précautions d'usage (réchauffage carbu), se met à faire des rototos, perd beaucoup de tours et nous voilà embarqués dans une descente splendide avec probablement le Sancy, le Mont Dore ou la chaîne des Puits en-dessous...
Cap sud-ouest, trimé pour la finesse max, bien stabilisés, nous nous engloutissons dans le coton... Que le temps passe lentement dans de telles conditions... On mouille la chemise, les yeux entre horizon, badin, vario et alti... Et cette aiguille qui déroule ses tours à l'inverse d'une montre. C'était interminable ! De plus, ça s'assombrissait sinistrement... Enfin, on devine quelques taches sombres, en-dessous... le sol ? Oui, et assez bas pour nous rassurer lors de l'émergence de la couche. Ouf !
Au loin, un grand cours d'eau : la Garonne. Le VOR nous situe bien Agen-La Garenne... Et la bourrique repart, ayant sans doute retrouvé une température qui lui convenait mieux. Après avoir craché ses dernier cristaux de glace, elle donnait enfin tous ses tours pour une pression d'admission normale. C'est bon, cap sur Royan. "Non, non, on est assez près maintenant, je vais rester sous la couche...". Le moral remonte et le lourd silence dans l'avion se dissipe avec l'arrivée des premières éclaircies. Conditions météo très givrantes.
1986 A bord du F-GBVJ, de l'aéro-club de Pons, 2400 pieds, Est de La Rochelle. Le moteur "ratatouille" d'un coup, puis l'hélice se matérialise, bien en croix... Tentatives de redémarrage, rien n'y fait, ce n'est pas du givrage et je perds de l’altitude.
La Rochelle comprend la situation : "Victor Juliette, circuit clair, vous avez liberté de manœuvre". Vol plané, atterrissage sans problème, je réussis à me poser directement sur la piste de Laleu. A l'atelier de réparation, on a trouvé un gros dépôt de plomb sur les bougies.
-- Jacques DASSIÉToujours sçavoir plushttp://archaero.com/