«Face au choc gazier, le redémarrage de la centrale de Fessenheim s'impose !»

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Sujet : «Face au choc gazier, le redémarrage de la centrale de Fessenheim s'impose !»
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Date : 21. Oct 2021, 18:27:15
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Le président Emmanuel Macron vient d'annoncer, mardi 12 octobre, le début de son plan de relance du nucléaire français prévoyant une enveloppe d'un milliard d'euros pour l'accélération du développement en France de petits réacteurs modulaires (PRM) tout en envisageant le financement des innovations dans le domaine de la sûreté et du traitement des déchets. Lors de cette présentation, il devait préciser en outre avoir demandé à RTE – chargé du transport de l'électricité – une étude sur ce plan nucléaire, ce qui est pour le moins paradoxal dans la mesure où cette entreprise est dirigée par des personnalités hautement liées au développement en France de la filière éolienne.
Ce faisant, Emmanuel Macron a accéléré son agenda qui prévoyait initialement de reporter à l'issue des élections présidentielles de 2022 ce dossier ultrasensible. Le choc gazier avec une explosion des cours du gaz et les interventions opportunes de nombreux candidats à l'élection présidentielle sur le sujet auront probablement conduit le chef de l'État à envisager en urgence un plan de relance du nucléaire français, prenant de court les observateurs stupéfaits de la rapidité de cette volte-face présidentielle plaçant ce dossier comme un enjeu majeur des futures élections présidentielles.
     À l'heure de ce nouveau choc gazier et électrique européen, croire de manière dogmatique et irréfléchie que la multiplication des éoliennes pourrait sauver la planète en remplacement ou en complément du nucléaire est une parfaite illusion.
     Fabien Bouglé
Déjà en 1981, lors du duel télévisé pour le second tour présidentiel entre Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand, deux grandes visions s'opposaient sur le sujet, le premier soutenant le plan Messmer à l'origine du déploiement des centrales nucléaires sur notre sol et garantissant notre indépendance énergétique en particulier vis-à-vis du pétrole et le futur président prônant quant à lui un mix nucléaire, énergies renouvelables et charbon. Quarante années après, la ligne de fracture politique reste la même.
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Et pourtant la problématique des émissions de gaz à effet de serre et de particules fines des énergies fossiles gazière et charbonnière dénoncée depuis lors par le GIEC dans ses différents rapports a rebattu totalement les cartes en faveur de l'électricité nucléaire décarbonée. L'enjeu est bien désormais de lutter contre l'utilisation abusive et non limitée des énergies fossiles terriblement polluantes de notre environnement et utilisées en complément des énergies renouvelables.
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Et, en la matière, ce que n'a pas manqué de rappeler le chef de l'État, la France est championne du monde de l'électricité décarbonée avec son nucléaire et ses barrages qui représentent 85 % de son mix, ne produisant en moyenne que 50 grammes d'équivalent CO2 par kilowatt-heure soit 10 fois moins que son voisin allemand avec une moyenne de 400 à 600, ce qui, avec un mix en 2019 de 47 % d'énergie fossile et 32 % d'énergie renouvelable, place notre voisin en position de très mauvais élève de l'Union européenne.
Au demeurant, les annonces du président de la République restent particulièrement décevantes eu égard à l'importance des enjeux liés à notre indépendance énergétique. Que pèse 1 milliard d'euros d'investissement dans une filière nucléaire qui produit 70 % de notre électricité et conforte 400.000 emplois face aux 250 milliards dilapidés pour l'installation et le raccordement des sources d'énergies renouvelables comme les éoliennes qui produisent moins de 10 % de notre électricité totale pour 20.000 emplois revendiqués par la filière sur notre sol ?
Face à ce choc gazier, le Ministre de la Transition écologique Barbara Pompili semble avoir trouvé la solution, elle annonce sur Europe 1 qu'il faut accélérer l'installation d'éoliennes, oubliant le rapport de son propre ministère publié en mars 2020 – «Stratégie nationale bas carbone» – qui dévoile que la baisse à 50 % du nucléaire obligerait à construire en France 20 centrales à gaz d'ici à 2027 avec comme conséquence une augmentation notable des émissions de gaz à effet de serre. En remplacement ou en complément du nucléaire, les éoliennes, avec une production réelle de 25 % de leur capacité maximale, conduisent à la nécessité d'ouvrir des centrales au gaz fortement émettrices de gaz à effet de serre.
     Pour compenser la seule production de la centrale de Fessenheim mise à l'arrêt il faudrait installer théoriquement 2 500 éoliennes de 2 mégawatts, ce qui, selon les propres chiffres de la filière éolienne, représenterait un investissement total minimal de 7 milliards d'euros.
     Fabien Bouglé
Aussi est-il illusoire de croire que l'on peut en France remplacer des centrales nucléaires ou les compléter par des sources d'énergie dite renouvelable comme les éoliennes. Pour compenser la seule production (2,2 % de l'électricité française) de la centrale de Fessenheim mise à l'arrêt il faudrait installer théoriquement 2 500 éoliennes de 2 mégawatts (soit 5 000 mégawatts), ce qui, selon les propres chiffres de la filière éolienne, représenterait un investissement total minimal de 7 milliards d'euros.
Cette décision insensée a consisté à fermer une centrale dont le coût était amorti et qui serait encore fonctionnelle au moins 20 ans alors que les 450 éoliennes des 7 centrales en projet au large des côtes françaises sur 500 km2 auront une puissance installée de 3600 mégawatts suffisant à peine à compenser le manque à produire de cette centrale. Rappelons que, depuis sa fermeture, l'Allemagne a de son côté ouvert une centrale au charbon à Datteln pour compenser la fermeture de Fessenheim. Un comble !
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À l'heure de ce nouveau choc gazier et électrique européen, croire de manière dogmatique et irréfléchie que la multiplication des éoliennes sur terre et en mer pourrait sauver la planète en remplacement ou en complément du nucléaire est aujourd'hui une parfaite illusion et nous amène à une nouvelle dépendance au gaz d'origine russe sous contrôle allemand. La chance que nous avons par rapport aux autres pays européens est de disposer de ce patrimoine nucléaire issu de la décision initiale salutaire du président Pompidou qui va permettre plus qu'ailleurs d'encaisser le choc de l'inflation énergétique dû à cette crise systémique.
Aussi, avant d'envisager sérieusement un plan Messmer 2 qui devrait intégrer toutes les innovations envisageables financées par la fin des subventions aux énergies renouvelables, à court terme et face à l'urgence de la situation, nous avons cette opportunité d'augmenter notablement notre capacité de production électrique en réactivant la centrale de Fessenheim arrêtée plus pour des considérations politiques que pour des raisons techniques.
Cette décision qui apparaît inéluctable dans le contexte actuel doit être engagée au plus vite afin de créer les conditions d'un redémarrage efficace. La question est désormais de savoir à quelle date les techniciens doivent enclencher les opérations de redémarrage ! Il est bien regrettable que cette annonce n'ait pas été faite par le président lors de la présentation de son plan de relance alors que lui-même reconnaissait avec une certaine humilité avoir commis des erreurs. Aujourd'hui ce serait une très grave erreur politique de ne pas annoncer le redémarrage de la centrale de Fessenheim.
https://www.lefigaro.fr/vox/economie/face-au-choc-gazier-le-redemarrage-de-la-centrale-de-fessenheim-s-impose-20211019?fbclid=IwAR1d0uoZQIFDLzexj4cr2QgA9uyRWJVHUGB_Ncc34h2-8JdtzK0hPi2bC2M

Date Sujet#  Auteur
21 Oct 21 o «Face au choc gazier, le redémarrage de la centrale de Fessenheim s'impose !»1Topinambour

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