In fr.sci.techniques.energies Pierre Pallier <
mon_reply_to@nest-pas.invalid> wrote:
Mais dans l'ensemble, un réacteur (et surtout toute la tranche qui est
autour) ne fonctionnent au mieux que quand on leur demande de bourriner, et
pas de suivre le réseau. Dans ce cas tout est stable, et les soucis
éventuels presque inexistants.
Donc, il faudrait différencier:
1) ce qui est pilotable à très court terme, dans le but de stabiliser le
réseau (une dizaine de minutes!)
exemples:
- centrale hydraulique de pompage-turbinage du Nant-de-Drance
en Suisse; de mémoire puissance quelques centaines de mégawatts,
comparable à une des vieilles centrales nucléaires suisses
encore en production, mais sur une durée maximum de
20 heures, inversible en 15 minutes) -- stabilisation du réseau
- vieille centrale à gaz ou mazout de Cornaux (NE), quelques
dizaines de mégawatts: activable en une dizaine de minute
(en moyenne annuelle, sur les derniers 30 ans, utilisée
10 jours par an)
2) ce qui est planifiable en partie (prévisions météo, quelques
jours à l'avance, parfois moins): solaire, éolien, hydraulique (en
particulier au fil de l'eau; la plupart des barrages alpins ont
plutôt un horizon de vidage durant l'hiver, que l'on essaie de
ménager ...)
3) ce qui produit de l'énergie même quand c'est inutile, mais qui peut
être modulé à plus long terme: nucléaire (on parle en Suisse de
plus en plus d'énergie en ruban)
Après, il y a du mixte: certains gros barrages Suisses sont à la fois
pompage-turbinage (stabilisation, voire stockage) et turbinage final
(planifiable): ils ont donc un rôle de ruban, parfois, de planifiable,
souvent, et de pilotable, quand cela a été prévu (le modèle suisse était
plutôt le couple infernal nucléaire/hydraulique, pour rendre le
nucléaire rentable, avec des commutations à heures fixes -- ce modèle
n'est plus rentable depuis une dizaine d'années notamment en
raison du développement énorme du renouvelable allemand).
Un réseau électrique moderne a du ruban (3) et du planifiable (2), et
c'est le problème: le ruban produit parfois de manière inutile et ne
peut pas augmenter sa production en temps utile, et le planifiable a des
périodes de sous-production et de sur-production à court terme.
D'où le besoin important en pilotable à très court terme, et de
stockage! La réponse facile c'est le fossile, mais il y a mieux.
L'Allemagne l'a bien compris, avec par exemple le câble Nordlink qui la
relient au pompage-tubinage norvégien, d'une capacité de trois centrales
nucléaires suisses.
[1]
https://fr.wikipedia.org/wiki/NordLink