Re: Le cycliste moyen comprend-il le français ?

Le 14/08/2021 à 11:45, PH a écrit :

On n'a pas besoin de permis de conduire pour faire du vélo, on peut donc imaginer que le cycliste moyen ne connait pas le code de la route. Mais le français, quand-même, c'est trop lui demander ?
 Observons cette situation :
http://www.vvv-sud.org/Images/poteletsaccept-vauvert-gde.JPG
"CÉDEZ LE PASSAGE" : 3 mots, un verbe, un article et un nom commun. On ne dirait pas, mais voilà une phrase qui s’avère tout-de-même compliquée.
 Je pratique peu le vélo en temps normal, mais je viens d'en faire beaucoup dans les Landes, qui possèdent un fantastique réseau de pistes cyclables. J'ai donc vécu "avec" les cyclistes, dont la plupart ont visiblement du mal à réaliser qu'ils ne sont pas seuls sur terre.
 Dans des configurations telles que la photo du lien, le comportement du cycliste, c'est de considérer qu'il a toujours la priorité, même s'il est clairement précisé "CÉDEZ LE PASSAGE" (la phrase compliquée pour un cycliste).
On arrive donc à des situations où l'automobiliste dans son droit se fait insulter "Connard inconscient, t'en as rien à foutre du code de la route"...
 Mais le plus drôle, c'est quand 2 pistes cyclables se croisent. Là, il aurait des heures de vidéos gags à faire :-) :-) :-)

Tu sais, rechigner à reconnaître ses torts n'est pas réservé aux cyclistes. Il y aura des dégâts à payer en conséquence, la vie est chère, on essaie d'en lâcher le moins possible.
En bas de chez moi, il y a eu deux collisions à quatre mois d'écart, les deux fois quand un automobiliste essayait de rejoindre une ruelle arrivant sur le côté gauche.
La première fois j'étais témoin, la photo depuis ma fenêtre offrait une vue très claire. La deuxième fois c'était moins net mais il y avait déjà force témoins sur place qui avaient tout vu.
Eh bien dans les deux cas les automobilistes essayaient de lâcher le moins de sous possible, quitte à paraître de franchement mauvaise foi.
Dans le premier cas je sentais le gars franchement dépassé, il me sortait des inepties sur les règles de conduite, ce qui me faisait penser qu'il avait oublié l'essentiel. Si il avait pu éviter d'assumer, je sentais bien que ça l'aurait arrangé. Contre une petite nana un peu fauchée ça m'agaçait prodigieusement.  Dans le deuxième cas le gars était dans la force de l'âge, mais il soutenait une thèse qui était en contradiction avec l'emplacement du véhicule accidenté, et avec les affirmations des témoins.
Ce n'est pas une fatalité, un jour à Paris j'ai voulu passer vers la gauche, mais j'ai attendu à droite au feu. L'automobiliste qui arrivait derrière m'a fait un chèque sans difficulté pour payer ma roue, qui de fait était pliée. Et puis une fois rentré, j'ai réalisé : ah mais non, attendre au feu à droite, et tourner à gauche au feu vert, c'était une ineptie de ma part, j'aurais dû attendre à pied et passer au feu rouge. Maugréer contre l'aménagement de ce carrefour, mais ça c'est une autre affaire. Donc, je n'ai pas endossé le chèque, puisque j'étais en tort.
Le raisonnement qui m'a amené à cette trajectoire est que d'habitude je me place le plus possible à gauche pour tourner à gauche, mais là, j'arrivais par la voie de bus où les cyclistes peuvent rouler, alors je me suis mis à gauche de la voie de bus. Dans le raisonnement il y a des intentions qui sont justes, mais je n'ai pas tenu compte de tout, et du coup le résultat final était faux. Ce que traditionnellement on appelle un raisonnement de blonde. Le résultat d'un peu de surmenage sans doute.
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Besoin d'un autre système, pas d'un autre gouvernement.
De même que les clous de charpentier se divisent en clous forgés et en
clous faits en série, l'humanité peut être soumise à pareille
distinction. (Herman Melville)