Re: les corps creux

Le mercredi 14 décembre 2022 à 10:45:33 UTC+1, Capitaine Coeur de Boeuf a écrit :

Ils se croyaient libres.
Mais c’était faux.
Ils chantaient à tue-tête les chansons de Benjamin Biolay croyant être des originaux, sauf qu’en réalité ils écoutaient ce qu’on leur disait d’écouter.
Ce qu’ils prenaient pour de l’esprit d’initiative n’était qu’un téléguidage organisé.
Ils mangeaient ce qu’on leur imposait de manger, ils avaient beau y rajouter de l’huile d’olive premier pressage bio, ça restait de la mache de serre d’Espagne.
Ils se croyaient libres parce qu’ils avaient un peu d’argent, mais ils voyageaient vers les pays où on leur suggérait d’aller, ceux des photos, ils allaient se rôtir la gueule sur les plages des magazines.
Ils croyaient porter des chemises à fleurs parce qu’ils en avaient envie, mais c’était juste parce que c’est ce qui se confectionnait sur le moment.
Ils entonnaient « bella ciao » après 5 verres de rhum et se croyaient heureux, l’année prochaine ils danseraient la lambada en maillots de bain.
Ils croyaient que « comme d’habitude » étaient une chanson composée par Matt Pokora, ils pensaient que Matt Pokora composait des chansons, ils pensaient que Matt Pokora était son vrai nom.
Ils critiquaient la guerre en Ukraine mais ne savaient pas que la nation Russe était née à Kiev.
Ils se croyaient intelligents mais ils ne l’étaient pas.
Ils se croyaient libres et heureux, mais ils n’étaient qu’à peine vivants.

Évidemment que nous ne sommes pas libres...Nous ne l'avons jamais été et nous en sommes plus ou moins conscients.
La liberté nous ôterait  toutes ces contraintes et ces responsabilités dont nous nous plaignons constamment mais auxquelles nous sommes finalement attachés. Seul notre esprit s'offre quelques libertés mais nous vivons dans des sociétés et sans elles nous survivons en dehors du système. Nous n'avons plus accès à rien, nous devenons des marginaux privés de droits. Fais partie du système ou crève !
J'avais adoré ce film de Sean Penn, Into the wild. Ce gamin voué à vivre une vie ordinaire mais qui se libère de toute forme de camisole et finit par vivre la vraie liberté, dans le dénouement, dans la nature sauvage et impitoyable.
Et puis il y a la "Liberté" ...Et je pense entre autre à ce cri du coeur de William Wallace (Braveheart)  pendant son dernier soupir. Un cri qui contient toute la souffrance d'un peuple à genou sous le joug du roi d'Angleterre.
Après on n'est pas obligé d'écouter Matt Pokora :-)