L’OTAN prépare une offre inacceptable pour la Russie

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Sujet : L’OTAN prépare une offre inacceptable pour la Russie
De : lecanardcoursier (at) *nospam* free.fr (Nostradamus)
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Date : 04. Oct 2024, 20:28:25
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Nous devons être convaincus qu’il existe au plan international une
véritable pensée stratégique qui fait cruellement défaut aux
«démocraties» occidentales qui dans leur avidité de profit et de pouvoir
absolu avancent de tactiques en tactiques électorales pour maintenir des
représentants décriés et corrompus, même s’ils ne sont pas totalement
vénaux, d’expéditions terroristes en escalade et en élargissement du
front permanent. Les tactiques sans stratégies sont le plus court chemin
vers la défaite dit-on. Après la contrerévolution libérale et le
démantèlement de l’URSS, le socialisme paraissait ne plus avoir ni
stratégie, ni tactique, un spontanéisme et un individualisme ultime
vertu… Puis est revenue une vision stratégique, celle de nouveaux
rapports sud-sud et désormais il y a un retour à la stratégie avec
l’expérimentation de tactiques correspondant au terrain tel qu’il est.
Nous avons ici grâce à la traduction de Marianne un des témoignages de
ce renouveau à propos de l’OTAN. Il mériterait dans le cadre des textes
que nous publions désormais une réflexion collective qui ne soit plus ce
sautillement permanent, cette courte vue, ce ressentiment sans
perspective dans lequel nous sommes enfermés depuis tant d’années. Il
existe l’amorce d’une telle exigence et elle doit être défendue,
encouragée contre tout ce qui nous tire en arrière, le fruit d’une
défaite en forme de trahison, que les Russes sont en train de dépasser
parce qu’ils ont le courage de l’affronter dans une perspective d’avenir
et un combat.

Danielle Bleitrach

*
par Dmitri Bavyrine

Pour son premier jour dans ses nouvelles fonctions, le secrétaire
général de l’OTAN, Mark Rutte, a soutenu avec passion l’adhésion de
l’Ukraine à l’Alliance de l’Atlantique Nord et a demandé que Kiev soit
autorisé à lancer des frappes de missiles en profondeur sur le
territoire russe. Apparemment, pendant ses vacances (la période qui
s’est écoulée entre le moment où il a quitté le poste de premier
ministre des Pays-Bas et celui où il s’est installé à Bruxelles), ce
brave homme s’est bien reposé et, plein d’énergie, il est prêt à
déclencher la troisième guerre mondiale, c’est-à-dire la première guerre
nucléaire.

Rutte a ainsi démontré qu’il ne valait pas mieux que son prédécesseur,
Jens Stoltenberg. Ce dernier, à la veille de sa démission, a même
suggéré que l’Ukraine pourrait être admise dans l’OTAN sans avoir à
rendre à Kiev le contrôle des territoires perdus. Il pense également
qu’une invitation à l’alliance pourrait être un outil pour mettre fin au
conflit.

Cette déclaration semble insensée : le conflit a commencé précisément
parce que l’Ukraine a été entraînée dans l’OTAN, ce qui est un scénario
absolument inacceptable pour la Russie. Cependant, il y a une logique
jésuite dans les propos des secrétaires généraux, qui nous permet de
prédire les actions futures de nos ennemis.

On sait que le 12 octobre se tiendra en RFA une réunion des principaux
alliés de l’Ukraine, à laquelle participeront les dirigeants des
États-Unis, de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne et de la France, ainsi
que Volodymyr Zelensky. Il tentera de persuader à nouveau le président
américain Joe Biden d’accorder la fameuse «autorisation de frappe», bien
qu’il soit inutile de persuader Biden avant les élections américaines.

Au lieu d’armes «à longue distance», comme le prévoient les sources du
Financial Times, Joe Biden et le chancelier allemand Olaf Scholz
céderont d’une autre manière – ils lèveront leur veto tacite à
l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN et donneront à Zelensky un bout de
papier, comme avait coutume de dire le professeur Preobrazhensky
[personne de la nouvelle de Boulgakov, Un cœur de chien, NdT], qui
réglera tout. Un talisman.

Dans le même temps, il est hors de question que Kiev devienne membre à
part entière de l’alliance avant la cessation des hostilités : cela a
été confirmé récemment par toutes les personnes citées ou presque (à
l’exception de Zelensky). En d’autres termes, cette adhésion est un
événement reporté, mais en même temps un moyen de mettre fin au conflit
(selon Stoltenberg).

Apparemment, Biden et ses collègues veulent répéter le scénario de 1956,
lorsque l’Allemagne de l’Ouest a été admise dans l’alliance. À l’époque,
la RFA ne reconnaissait pas la légitimité de l’existence de la RDA (et
vice versa) ; elle considérait les terres allemandes de l’Est comme les
siennes et ne voulait pas y renoncer, même pour adhérer à l’OTAN. La
situation est la même aujourd’hui avec les autorités ukrainiennes.

C’est pourquoi l’Allemagne de l’Ouest a été admise au sein de l’OTAN
d’une manière particulière, à condition que l’alliance ne prenne sous sa
protection que le territoire contrôlé de la RFA, et non le territoire
déclaré. En d’autres termes, l’OTAN considérait que la RDA faisait
partie de la RFA, mais le principe de la défense collective ne
s’appliquait pas à la RDA.

Aujourd’hui, la «RDA» ce sont les territoires russes que l’Ukraine
considère comme siens, y compris la Crimée.

En rejoignant l’alliance, les autorités ukrainiennes auront la garantie
de défense que des territoires qu’elles contrôlent effectivement. Et si
les troupes russes franchissent la ligne que l’OTAN définit comme le
début de sa zone de contrôle, cela signifiera le début d’un conflit
militaire entre la Russie et l’OTAN.

Mais, comme il est rappelé dans les termes du projet, pour que l’Ukraine
rejoigne l’OTAN, il faut d’abord arrêter les hostilités – précisément
parce que l’Occident ne veut pas faire la guerre directement à la Russie
et qu’il craint en fait la Troisième Guerre mondiale. En d’autres
termes, Moscou doit accepter de «geler» le conflit sans que les
autorités ukrainiennes et les pays occidentaux ne reconnaissent
officiellement les nouvelles frontières de la Russie.

La raison pour laquelle la Russie, de l’avis des membres de l’OTAN, peut
accepter une telle chose est l’élément le plus intéressant du schéma,
car le plus mystérieux. Il y aura peut-être une «carotte», un
relâchement de la pression économique et politique. En cas de refus, il
y aura certainement un «bâton», qui pourrait être l’autorisation même
des «armes à longue portée» et des livraisons massives de missiles pour
le «combat à longue portée».

Le chancelier Scholz a été choisi comme messager pour transmettre les
termes de l’accord à Moscou. Comme l’ont appris les médias allemands, il
est prévu qu’il ait une conversation téléphonique avec le président
russe Vladimir Poutine en novembre, ce qui ne s’est pas produit depuis
deux ans.

Cette conversation devrait avoir lieu à la veille du sommet du G20 au
Brésil, où Poutine et Scholz ont tous deux été invités. L’Occident
souhaite probablement obtenir le soutien des pays du G20 qui sont restés
neutres jusqu’à présent (l’Inde et l’Arabie saoudite, par exemple) afin
de faire pression sur Moscou en leur nom également.

Il n’est pas exclu que la Russie se voie proposer de ne se satisfaire
que de l’engagement de Kiev à ne pas rendre ce qu’elle a perdu
militairement. En pratique, cela signifie que les autorités de ce qui
reste de l’Ukraine et leurs alliés de l’OTAN attendront que l’histoire
leur ouvre une «fenêtre d’opportunité».

Comme celle qui s’est ouverte sous Mikhaïl Gorbatchev et qui a permis à
la RFA d’absorber la RDA et aux pays baltes de se séparer de l’URSS.

Cependant, le principal problème d’un tel scénario pour la Russie ne
réside pas dans les risques d’un avenir lointain. Il réside dans le fait
que les anciens «honorables partenaires» – les dirigeants actuels des
«États inamicaux» – font toujours semblant d’être sourds et refusent
d’entendre l’essentiel de ce que la Russie essaie de dire.

La raison fondamentale de tout ce qui est arrivé à l’Ukraine au cours
des trois dernières années est la tentative de l’entraîner dans l’OTAN.
Si ce n’était pas le cas, il n’y aurait eu pas besoin de l’Opération
militaire spéciale. Le refus de Kiev de rejoindre l’alliance est la
principale condition de la Russie et la base des accords dits
d’Istanbul, qui étaient censés mettre fin au conflit au printemps 2022.
Si le conflit a duré jusqu’à présent, c’est en grande partie parce que
cette condition n’a pas été acceptée.

Par conséquent, l’accord préparé par l’Occident n’a aucun sens. Pour la
Russie, la question d’un hypothétique marchandage est que l’Ukraine
pourrait obtenir quelques concessions en échange du renoncement à
l’OTAN. Et non pas que la Russie obtienne des concessions pour ne pas
s’opposer à l’absorption de l’Ukraine dans l’alliance.

Que ce soit d’un seul bloc ou par morceaux, cadavre refroidi ou momie
empaillée, l’Ukraine au sein de l’OTAN est inacceptable, et c’est tout.
Et pourquoi, cela a été expliqué des centaines de fois.

L’Occident s’est toujours opposé à la Russie en disant que l’Ukraine, en
tant qu’État souverain, est libre de choisir son propre destin en
matière de politique étrangère ; c’est la norme du droit international.
Toutefois, outre les normes du droit international, il existe également
le concept de bon sens. Le bon sens veut que l’on ne crée pas de menaces
existentielles pour la sécurité des grandes puissances, parce qu’elles
n’accepteront de toute façon pas de telles menaces et que les
conséquences de leur élimination coûteront cher à tout le monde.

Pour la Russie, l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN est un exemple de
menace existentielle. Pour les États-Unis, une telle menace était le
déploiement de missiles nucléaires soviétiques à Cuba – ce qu’on appelle
la crise des missiles, lorsque le monde a été le plus proche de la
troisième guerre mondiale et de la première guerre nucléaire, parce que
Washington était prêt à frapper l’URSS en premier, juste pour éviter de
mettre les États-Unis en danger à cause de Cuba.

Selon le droit international, les États-Unis ne pouvaient pas frapper
l’URSS, surtout au prix d’une apocalypse nucléaire, car l’URSS
répondrait sans aucun doute. Au contraire, Moscou avait tout à fait le
droit de placer des missiles nucléaires à Cuba, car il n’existait aucun
traité restrictif à cet égard à l’époque, et Fidel Castro lui-même a
prié Nikita Khrouchtchev de couvrir l’île de la Liberté de missiles
soviétiques.

Malgré cela, aucune historiographie officielle ne considère la crise des
missiles de Cuba comme un acte abusif de la part de Washington,
conduisant la planète au bord du gouffre par de caprices et sa paranoïa.
Même en URSS, la crise a été déclarée par le parti au pouvoir comme
l’une des raisons de la destitution de Nikita Khrouchtchev, qui a été
accusé non pas d’avoir reculé par peur de la guerre, mais de s’y être
engagé en premier lieu et d’avoir provoqué les Américains.

Malgré l’antagonisme idéologique et la peur sincère de l’autre, Moscou
et Washington ont compris à cette époque qu’il ne fallait pas pénétrer
dans la zone vitale de l’ennemi, sous peine d’avoir des ennuis. Moscou
le comprend toujours, mais Washington ne le comprend plus. Ils élaborent
des «plans de paix» sans se rendre compte des raisons de la guerre.

Ce n’est pas bon. C’est même très mauvais. Il faut se reprendre.

source : VZGLYAD via Histoire et Société

https://reseauinternational.net/lotan-prepare-une-offre-inacceptable-pour-la-russie/

Date Sujet#  Auteur
4 Oct 24 o L’OTAN prépare une offre inacceptable pour la Russie1Nostradamus

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